Voilà quelques temps déjà que je vous inonde, cher lecteurs, de diverses choses rigolotes et/ou intéressantes piochées dans mes pérégrinations quotidiennes sur la toile: du vrai blogging, quoi, du qui rapporte des visiteurs qui ne font même pas partie de ma famille, ou qui n'arrivent pas en tapant "
les punitions corporelles dans les colleges anglais" dans Google ("mauvaise pioche", j'ai envie de dire).
Enfin, voilà pour la théorie du moins... Et on sait ce que ça vaut la théorie, surtout quand c'est votre humble serviteur qui essaie de la mettre en pratique.
Face au cuisant échec de cette stratégie, et voyant que mes très chers lecteurs ne daignent pas me gratifier de plus d'un commentaire par semaine, je décide donc unilatéralement de retourner à l'ancienne formule : je repars dans le racontage de
life tout en longueurs et, si vous êtes sages, en images. Car oui, il se passe des choses racontables dans ladite
life, récemment.
Le fait que je précise "récemment" devrait vous fournir un indice sur les raisons de l'absence de tels récits sur ces pages ces derniers temps...
Anyways.
Note a posteriori : j'ai même fait très très fort en termes de longueurs, pour le coup. Si tu n'as pas 1 heure à perdre à lire mes conneries, je ne t'en voudrais pas; si tu n'as que ça à faire, je ne peux que te conseiller d'aller te chercher un café.
Donc, le week-end dernier, il s'est passé des trucs. Je pense que de toute façon - sauf arrivée récente sur ce blog en tapant "
conséquence geste technique salade"* dans votre moteur de
domination du monde recherche préféré, ou alors vous avez vraiment pas suivi - vous aviez déjà supposé que ma vie en semaine n'était pas subitement devenue passionnante, à base de massages à l'huile de coco sur la plage après une réunion infiniment gratifiante avec des sommités internationales au sommet international des CBVAT** à Phuket. Non non, soyez rassurés, j'en suis toujours à compter les minutes au boulot en attendant de pouvoir rentrer chez moi regarder des DVDs moisis.
Bref, est-ce que je pourrais arrêter de digresser, s'il me plaît ..? Merci.
Donc, le week-end dernier, il s'est passé des trucs - t'as vu un peu le suspense ? Insoutenable, hein ? Je suis un gén.. *
blam!*
...Ahem. Désolé. Je disais donc, avant d'être grossièrement interrompu par moi-même..? Ah oui, le fameux week-end.
Celui-ci a commencé, vendredi "soir" - à partir de 17h30 - par une 飲み会 (
nomikai; littéralement,
rencontre boisson) avec mon équipe de travail ainsi que le jeune nouveau du département. Qui à 24 ans, soit dit en passant, se trouve tout comme moi en dessous de
la moitié de la moyenne d'âge dudit département... L'évènement était à l'occasion de mon anniversaire. Celui ci avait effectivement eu lieu un mois plus tôt, mais si on avait bien prévu un truc le jour même, à l'époque, ça n'avait pas pu se faire ; c'était un lundi, lors duquel j'avais fait la
"kaisha buissonnière" pour cause de gueule de bois carabinée.
Une soirée pleine de bonne humeur, qui dériva rapidement des conversations d'usage à une étude comparative des meilleurs
spots de drague à Chiba, et autres techniques d'approches devant les toilettes. Croyez-moi quand je vous dit que j'en passe et des meilleures; et il n'est pas encore 21 heures au moment des faits... Puis vient le moment de quitter le restaurant, pour donner une excuse à ce très cher Nagao-san pour rentrer chez lui en zigzaguant : il avait bu pas moins de 3 bières, grand fou qu'il est. Heureusement les deux autres compères sont d'une toute autre trempe, et s'attellèrent à me faire faire la tournée des bars de la ville. Chose qui s'avère laborieuse; Chiba a beau être la Saint-Étienne du Japon ("on a beau dire, on a beau faire, c'est une ville de merde"), elle compte son million d'habitants, donc un nombre plus que respectable de bars.
Heureusement (?), un coup de fil viendra mettre fin à ce marathon. En provenance d'une autre bande de collègues qui, contre toute attente, nous invitèrent à aller picoler avec eux... Des gens beaucoup trop sobres, avec parmi eux probablement les pires
no life salarymen que j'aie vu. C'était déjà étonnant en soi de les voir "en société" !
Rien d'étonnant donc à voir tout ce petit monde se rentrer avant les 12 coups. Mais après ce passage à vide (si on néglige, bien sûr, les 2 pichets de bière et les 3 bouteilles de sake descendues dans l'intervalle), mes deux complices étaient remontés comme des pendules. Voilà qu'il me jettent dans un taxi, en discutant très fort et très vite d'un endroit que tous les deux semblent fréquenter. Mais impossible de comprendre plus que ça de leur enthousiaste conversation. Surtout avec 3 grammes dans chaque bras. Je me laissais donc porter vers le milieu de nulle part, vers un bâtiment anonyme, puis vers un deuxième étage sans enseigne visible... Pour me retrouver dans un petit bar à karaoke, bruyant mais pas brillant***. Ce qui en soi est un choc, vue ma
haine passion inconditionnelle pour cette activité si japonaise. Mais mon esprit était bien trop préoccupé par les soupçons que soulevaient progressivement en moi le nombre irrationnel de demoiselles en robe de soirée présentes dans ce boui-boui, ainsi que leur origine ethnique similaire (Philippines, visiblement). Des soupçons rapidement dissipés, pour laisser place à de la certitude - passablement horrifiée - en voyant lesdites demoiselles s'empresser de remplir les verres et allumer les cigarettes des clients (...entre autres).
Je venais de me faire emmener dans un karaoke/bar à hôtesses de seconde zone. Par mon boss. Ô joie !
Je laisse à mes lecteurs le soin d'imaginer la fin de la soirée.
Je suis sûr que pendant que vous y êtes, vous pouvez même imaginer le réveil du lendemain. Je tiens quand même à préciser que j'ai réussi l'exploit de me faire réveiller par mon propre mal de tête, quelques heures seulement après m'être endormi. Je suis très fier de moi - je l'étais encore plus sur le moment, d'ailleurs.
Mais pas de repos pour les braves; ma soirée était bien bookée, avec pour commencer une de ces fameuses
Kōta-party... Comment expliquer ?
Kōta est un ami japonais qui organise des soirées "internationales", qui consistent grosso modo à faire se rencontrer de jeunes japonaises cherchant a parfaire leurs compétences linguistiques et de jeunes occidentaux avec, ma foi, des objectifs assez similaires. Sachant qu'on a eu une mauvaise expérience avec une soirée dans ce genre, Sissi et compagnie ont refusé de m'y accompagner, mais heureusement je connaissais quelque lascars sur place****. N'empêche qu'un open bar à 19h quand on n'a pas décuvé de la veille, c'est un peu rude.
S'en suivit une soirée peu ordinaire, à laquelle j'avais convaincu la clique de me rejoindre. Ca se passait au Super Deluxe, une petite gallerie/bar/"lieu d'expérimentation" à Roppongi. Très
hype et très
artsy... Mais le
programme de la soirée était loin d'être inintéressant, et promettait tout du moins un bon changement du schéma trop habituel de nos samedi soirs. Après la projection d'un film tout aussi excellent qu'ésotérique (
Avalon, de Mamoru Oshii), on a eu droit à une séance de questions-réponses avec un éminent critique de cinéma, dont 99% nous est passé largement au-dessus de la tête.
Mais c'était loin de nous préparer au passage de Marcello le poète.
Marcello est un poète torturé. Ce qui consiste, pour ce que j'en sais, à déblatérer des phrases sans queue ni tête (ni rimes) mais avec beaucoup de conviction, en bougeant beaucoup, et en faisant des têtes bizarres.
C'était... original.
Mais la vraie raison de ma venue, hormis l'observation d'une faune pas banale dans le public - jeunes artsy-fartsy chics, papas en tongs avec jeunes enfants, hippies, architectes, punks - était la suite des réjouisssances : un peu de live painting et une projection par
Rinpa Eshidan (dont je vous ai déjà montré les
travaux), un mix pas piqué des hannetons et un live de hip-hop par Zulu Nation Japan. Chouettos !
les Rinpa en action - c'est évidemment moins impresionnant quand ce n'est pas en accéléré... La fresque après une bonne heure de boulot. J'ai plein de photos en cours de réalisation, j'essaierai de faire un gif animé si ma flemmingite ne me ratrappe pas avant
La suite et fin de la soirée fut plus conventionnelle, à base de Muse et de limonade.
Mais mon week-end ne s'arrêtait pas là : j'avais encore des plans pour le dimanche après-midi, je restais donc sur Tokyo pour la nuit.
Note pour plus tard : trouver de la place dans un manga café décent où roupiller, voire un manga café tout court, un samedi à 4h à Shibuya... pas exactement une partie de plaisir.
C'est donc frais et dispos - ou pas -, après visionnage de quelques chef-d'oeuvres cinématographiques tels que Tokyo Drift ou Le Transporteur 2 (désolé) pour tuer le temps dans mon box très comfortable - ou pas -, que je me dirigeais sur les coups de midi vers Yoyogi Park pour la dernière étape de mon week-end marathon : un concert gratuit en plein air, de midi au soir, auquel j'ai été grâcieusement convié par mes nouveaux amis jongleurs.
(Ah, d'ailleurs, je vous ai pas dit : j'ai finalement rencontré Yuta-sensei ! Joie ! Il m'a même appris quelque figures, la classe - bon ce sera sûrement encore plus la classe quand j'arriverais à les faire. Ca fait un mois que je m'acharne dessus sans succès...)
J'ai eu la bonne surprise à mon arrivée sur place d'y trouver un sympathique marché aux puces - vêtements, vinyles, jouets, un peu de tout et beaucoup de bonne ambiance.
Le concert lui-même était très bonne esprit, dans un genre très
roots/jam, avec un public à forte tendance hippie. J'ai vu plus de dreads dans cette journée que dans tout le reste de l'année... Beaucoup de gens très sympas et communicatifs. La grande constante de la journée : les bulles de savon. Quasiment tout le monde avait son petit jouet à souffler des bulles, suffisamment pour en avoir quasiment en permanence dans son champ de vision ! Assez surréaliste, et carrément rigolo. J'ai pris mon bulleur et je me suis joint à tous ces grands enfants, avec un plaisir non dissimulé !
Ca fait de chouettes photos, en plus.
L'album complet est ici Une excellente après-midi donc, malgré mon état de fatigue déraisonnablement avancé et la chaleur insupportable. J'étais quand même bien content de retrouver mon lit dimanche soir. Mais pas de retrouver mon bureau lundi matin...
The end pour ce week-end là, donc.
Pour celui qui est en train de commencer, il y a au programme : un pique nique, un anniversaire, et le plus gros feu d'artifice de Tokyo. Ca devrait faire de jolies photos :D
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* Je n'ai en fait pas eu l'honneur de cette magnifique request, que j'ai piquée chez FoM. Un jour peut-être, moi aussi... C'est un peu pour ce genre de choses que je voudrais devenir un blogueur influent moi aussi, quand je serai grand.
** Conférences Bidons à Vocation Alcoholico-Touristique - la recherche, quoi.
*** Comme nous nous étions fait la remarque avec l'ami Sissi : tu peux toujours essayer de faire entendre la différence à un japonais...
**** Note pour les mauvaises langues : j'étais venu les voir eux, pas faire de la linguistique avec les demoiselles