Capitaliser sur l'isolement et la dépression est un business florissant au Japon.
On connaissait déjà les services de location d'animaux de compagnie (enfin moi je connaissais en tout cas, et ça me faisait déjà bien marrer) ; mais les japonais, fidèles à eux-mêmes, ne s'arrêtent pas là et poussent le concept encore plus loin. Beaucoup plus fort en effet : j'apprends à l'instant, grâce à un article de la BBC, qu'on peut désormais carrément louer un mari ou une mère de substitution, entre autres, dans cette belle ville pas du tout névrosée qu'est Tokyo.
On connaissait déjà les services de location d'animaux de compagnie (enfin moi je connaissais en tout cas, et ça me faisait déjà bien marrer) ; mais les japonais, fidèles à eux-mêmes, ne s'arrêtent pas là et poussent le concept encore plus loin. Beaucoup plus fort en effet : j'apprends à l'instant, grâce à un article de la BBC, qu'on peut désormais carrément louer un mari ou une mère de substitution, entre autres, dans cette belle ville pas du tout névrosée qu'est Tokyo.
La charmante agence Hagemashi Tai, dont le nom se traduit grosso modo par "Encouragement Ltd.",vous propose de payer des gens pour jouer temporairement le rôle... de mari-papa, pour la mère célibataire; de mère bienveillante, pour le solitaire anxieux qui a besoin d'être rassuré; de membre de la famille éloignée, pour venir à un enterrement dont la liste d'invités est un peu trop dégarnie (sic. Il peut même faire un discours moyennant des frais supplémentaires)... Leur site ne précise pas si ils font des Pascal le grand frère, mais ça ne m'étonnerait même pas ! Et ça serait encore relativement soft, par rapport au papa de substitution qu'ils nous décrivent - entre autres, "papa" pourra aider les enfants à faire leurs devoirs, les emmèner au parc, et venir aux réunions parent d'élève pour faire bonne impression... (sic)
Contre paiement.
sick!
sick!
Il semblerait que l'idée que l'affection humaine puisse s'achèter soit en train de faire son petit bonhomme de chemin dans la culture nippone tokyoïte. Ce n'est d'ailleurs ni plus ni moins que le postulat de base du host/hostess club [wikipedia EN], ces clubs "à hôtesses" où les jeunes résidentes sont au service des clients, souvent des salarymen esseulés et misérables, les couvrant d'attentions, discutant et flirtant sans discernement (sans jamais aller plus loin), moyennant finances évidemment. Ils entretiennent ainsi l'illusion d'une vie sociale florissante (voire d'une vie sociale tout court) et apaisent un peu leurs égos meurtris par l'univers impitoya-ha-bleuu de la kaisha. C'est tout un monde très particulier, dont je ne connais rien sinon le B-A-BA, mais si le sujet vous intrigue vous pouvez vous tourner vers Geisha, Interrupted[EN] qui a des choses à dire sur le sujet, ou regarder l'excellent documentaire que je vous avais déjà conseillé l'année dernière.
Avec le succès monstrueux des host(ess) clubs, omniprésents à Tokyo (et Osaka), à laquelle s'ajoute cette absurde nouveauté, on dirait que monnayer la compassion, la chaleur humaine et le lien social est passé dans la normalité Tokyoïte...
...qui est décidément un concept très, très vague dans cette ville de fous.
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