Commençons par préciser que oui, je suis bien arrivé à Tokyo, j'ai bien commencé le boulot, et ca se passe plutot pas mal. Mais ce n'est pas l'objet de ce post, qui a plutot pour but de vous relater une (en fait deux) anecdotes assez représentatives des difficultés administratives que je rencontre vis a vis de mon installation au pays des bureaucrates.
Episode 1 Lundi matin, première heure, je me rends à la mairie de mon futur quartier pour m'enregistrer auprès de l'administration et demander ma 外国人登録証明書, soit dans un language moins barbare, ma gaijin ID - carte d'identité de gaijin -, document obligatoire pour faire quoi que ce soit d'un peu officiel au Japon. D'après la loi, elle sert uniquement pour les controles de police ; mais a l'usage, il est absolument impossible pour un gaijin d'ouvrir un compte en banque, d'acheter un telephone portable, de louer un appartement ou même de s'inscrire a un club de sport sans le bout de plastique en question. Et au Japon, l'usage a force de loi, surtout quand il s'agit de discrimination ! Ceci dit, ce n'est pas le sujet a propos duquel je voudrais râler aujourd'hui ; j'y reviendrai probablement plus tard. Si ca vous interesse, allez voir sur debito.org[EN].
Me voila donc dans la glorieuse forteresse de la bureaucratie nippone, la mairie de Tokyo Chuo-ku (quartier du centre historique), un immeuble imposant rempli de tout plein de petits gens industrieux et tout gris. J'arrive tant bien que mal a m'orienter vers le service adequat, ou je finis par trouver le comptoir spécifique pour la délivrance du papier en question. Comptoir dont la clientèle est 100% non-japonaise donc; pourtant, aucune trace nulle part d'une quelconque langue autre que le japonais. A bien y regarder, j'ai même pu lire une petite affiche precisant en substance : "aucune langue étrangère n'est pratiquée à ce comptoir. Merci de votre comprehension". Charmant...
Mon japonais bancal me permet quand même de demander et remplir les formulaires nécessaires sans trop de difficultés. Ayant déjà eu affaire à l'administration nippone, je fais bien attention de noter chaque information en majuscules très lisibles, et au caractère près de la meme facon qu'elles apparaissent sur mon passeport. Et pourtant ! Lorsque la fonctionnaire relit le dit formulaire, elle barre et réécrit chacune des informations que j'y ai mises, case après case. A ce compte là, j'aurai gagné du temps en lui donnant tout de suite mon passeport pour qu'elle le remplisse elle-même ! Mais le plus beau reste a venir...
Après avoir emmené formulaire, passeport et paperasses diverses dans les entrailles de la machine bureaucratique, madame revient l'air semi-penaude, semi-paniquée, pour me dire : "Monsieur, le nom que vous avez mis sur le formulaire est "Brun Thomas Pierre Victor", tandis que votre passeport indique "Brun Thomas, Pierre, Victor". Ca ne correspond pas. Il n'y a pas les virgules".
Je vous jure que c'est vrai. Je n'aurais jamais pu inventer un truc pareil.
Il m'a fallu me justifier pendant 5 bonnes minutes, et au moins autant de conversation animée derrière le comptoir entre elle et son supérieur, pour que cette hérésie soit réparée et que mon précieux papier me soit delivré (...ou plutot, le papier disant que je pourrai venir chercher le vrai papier deux semaines plus tard. Evidemment.)
Episode 2
Le même jour, quelques heures plus tard, je me rends a la banque en face du bureau pour y ouvrir un compte afin que l'entreprise puisse y virer des fonds pour couvrir mes dépenses professionnelles. Je vous passe le détail, mais apres m'avoir demandé des tonnes de justificatifs (en precisant bien, sans vergogne : "puisque vous etes étranger, on va avoir besoin de verifier que gnagnagna..."), je me suis fait envoyer ballader, et en beauté...
Heureusement, j'avais gardé le compte en banque ouvert, non sans mal (malgre l'aide de toute une administration locale) lors de mon premier sejour au Japon. Je suis donc allé là bas pour y ouvrir un second compte, ou la valse des formulaires et des justificatifs a pu continuer. Sans trop de soucis cette fois, du moins jusqu'à ce que la caissière revienne pour me dire que je devais re-remplir les formulaires, parce que j'y avais écrit mon nom en majuscules. Or, sur les formulaires originaux, il etait en minuscules.
...
Ceci dit, tout ca a de bons côtés ; en France, ca ne m'était jamais arrivé de me taper un fou rire pareil dans une banque.
Me voila donc dans la glorieuse forteresse de la bureaucratie nippone, la mairie de Tokyo Chuo-ku (quartier du centre historique), un immeuble imposant rempli de tout plein de petits gens industrieux et tout gris. J'arrive tant bien que mal a m'orienter vers le service adequat, ou je finis par trouver le comptoir spécifique pour la délivrance du papier en question. Comptoir dont la clientèle est 100% non-japonaise donc; pourtant, aucune trace nulle part d'une quelconque langue autre que le japonais. A bien y regarder, j'ai même pu lire une petite affiche precisant en substance : "aucune langue étrangère n'est pratiquée à ce comptoir. Merci de votre comprehension". Charmant...
Mon japonais bancal me permet quand même de demander et remplir les formulaires nécessaires sans trop de difficultés. Ayant déjà eu affaire à l'administration nippone, je fais bien attention de noter chaque information en majuscules très lisibles, et au caractère près de la meme facon qu'elles apparaissent sur mon passeport. Et pourtant ! Lorsque la fonctionnaire relit le dit formulaire, elle barre et réécrit chacune des informations que j'y ai mises, case après case. A ce compte là, j'aurai gagné du temps en lui donnant tout de suite mon passeport pour qu'elle le remplisse elle-même ! Mais le plus beau reste a venir...
Après avoir emmené formulaire, passeport et paperasses diverses dans les entrailles de la machine bureaucratique, madame revient l'air semi-penaude, semi-paniquée, pour me dire : "Monsieur, le nom que vous avez mis sur le formulaire est "Brun Thomas Pierre Victor", tandis que votre passeport indique "Brun Thomas, Pierre, Victor". Ca ne correspond pas. Il n'y a pas les virgules".
Je vous jure que c'est vrai. Je n'aurais jamais pu inventer un truc pareil.
Il m'a fallu me justifier pendant 5 bonnes minutes, et au moins autant de conversation animée derrière le comptoir entre elle et son supérieur, pour que cette hérésie soit réparée et que mon précieux papier me soit delivré (...ou plutot, le papier disant que je pourrai venir chercher le vrai papier deux semaines plus tard. Evidemment.)
Episode 2
Le même jour, quelques heures plus tard, je me rends a la banque en face du bureau pour y ouvrir un compte afin que l'entreprise puisse y virer des fonds pour couvrir mes dépenses professionnelles. Je vous passe le détail, mais apres m'avoir demandé des tonnes de justificatifs (en precisant bien, sans vergogne : "puisque vous etes étranger, on va avoir besoin de verifier que gnagnagna..."), je me suis fait envoyer ballader, et en beauté...
Heureusement, j'avais gardé le compte en banque ouvert, non sans mal (malgre l'aide de toute une administration locale) lors de mon premier sejour au Japon. Je suis donc allé là bas pour y ouvrir un second compte, ou la valse des formulaires et des justificatifs a pu continuer. Sans trop de soucis cette fois, du moins jusqu'à ce que la caissière revienne pour me dire que je devais re-remplir les formulaires, parce que j'y avais écrit mon nom en majuscules. Or, sur les formulaires originaux, il etait en minuscules.
...
Ceci dit, tout ca a de bons côtés ; en France, ca ne m'était jamais arrivé de me taper un fou rire pareil dans une banque.
2 commentaires:
On est de tout coeur avec toi mon ptit bichon!
J'irais bruler une banque et casser la gueule à un canari pour que les dieux te soit favorable!
grosse bises
baboon
J'attends de voir ta reaction le jour ou tu vas chercher a te faire fabriquer une carte de credit (si tu l'envisages...).
Pour ma part, cela fait deja trois endroits qui m'ont refuses (dont ma banque), avec des lettres de refus ne stipulant _aucune_ raison valable : "Votre demande a ete refusee."...
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