07 octobre 2006

"J'ai survécu à un typhon"

Le paraplui d'Alexandro, lui, n'a pas eu cette chance.


Comme la pluie qui s'obstine à nous tomber sur le coin de la tronche depuis deux semaines quasiment sans interruption (sauf quand je suis en intérieur, bien sûr ...) n'était manifestement pas assez, on a eu un bon gros typhon en bonus ce vendredi. Enfin, il y en avait même deux, qui se sont rentrés dedans pour en faire un encore plus balèze (si j'ai bien compris...). La bestiole est passée relativement loin de Tokyo, mais on l'a quand même largement senti passer ! La météo a annoncé 30cm de pluie dans la journée, rien que ça. Mais le plus impressionnant est quand même probablement les rafales de vent qui vont avec. "A décorner les boeufs", comme on dit par chez moi ! Surtout dans les rues de Tokyo, avec ses hauts immeubles, ça fait Venturi...
Le temps idéal, donc, pour aller rejoindre des amis pour boire un coup en suivant des instructions téléphoniques vagues et alcoolisées. Je crois pas avoir mentionné ça auparavant sur ce blog, mais trouver son chemin à Tokyo est à peu près aussi facile que de manger de la soupe avec des baguettes. Jugez plutôt : en dehors du fait que c'est odieusement gigantesque, que tout se ressemble aux yeux du profane, que les stations de métro ont en moyenne 8 sorties différentes (pour l'occasion, c'était Shinjuku, la plus fréquentée au monde, qui doit bien en compter 40...), il faut composer avec le fait que les rues n'ont pas de nom, et les bâtiments pas de numérotation logique. Cher lecteur, commences-tu à envisager le problème ? Pour donner une adresse, on donne 3 numéros : quartier, bloc, immeuble. Ces numéros sont attribués par ordre chronologique de construction. C'est à s'arracher les cheveux. A côté de ça, la physique quantique semble d'une logique imparable. Faut pas s'étonner que tous les japonais aient un GPS dans leur téléphone portable...
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt, nos typhons; me voilà donc en plein déluge, à essayer de rejoindre mes collègues vulcaniens dans un Izakaya (resto/bar typique japonais). rendez-vous est donné devant le Starbucks en face de Bic Camera... Terriblement mauvaise idée, bien sûr, puisqu'il y a à peu près autant de Starbucks au mètre carré à Tokyo que de crottes de chien à Paris (l'odeur qui s'en dégage est à peu près similaire, d'ailleurs)... Le type en charge de venir nous chercher, arrive donc bien en retard puisque le rendez vous avait été donné au mauvais endroit. Mais la partie rigolote, c'est que ce brave garçon, alcoolisé jusqu'au bout des orteils, avait entre temps complètement oublié le chemin du retour !! On s'est donc retrouvés à tourner en rond comme des cons, en plein déluge, pendant 20 bonnes minutes... Un grand moment de bonheur. On a pu voir de véritables cimetières de parapluie à un peu tous les coins de rue... C'est-à-dire qu'ils coûtent 100Yen, soit 0.60€, donc ne sont pas vraiment dimensionnés pour les apocalypses ! Et les japonais, pourtant si disciplinés et respectueux d'habitude, les jettent à même le trottoir quand ils cassent. Ca donne ça :

On remarquera la forte tendance des parapluies japonais à être transparents, ce qui est plutôt pratique (surtout à vélo ...). Pourquoi on n'a pas ça chez nous ?

Bon, toute cette aventure mise à part, je suis finalement arrivé à destination. Trempé jusqu'à l'os en dessous de la ceinture, mais au moins je ne me suis pas envolé. Et puis les sushis étaient excellents, alors je me suis vite remis :p

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