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14 octobre 2009

WTF Japan : les sciences dures ne sont pas a l'abri

Hop, deux posts dans la journee ; non, je n'ai vraiment pas envie de bosser aujourd'hui...

Juste pour attirer votre attention sur cet article du New York Times (en anglais donc) qui nous raconte les theories fantabuleusement farfelues du professeur Masao Ninomiya, qui arrive a nous sortir un paradoxe temporel shkoumounique* a propos du LHC, qui a decidement bon dos. (Rappel : il etait cense provoquer la fin du monde, il y a pas si longtemps).
Je vous laisse lire l'article en entier, ca vaut son pesant de cacahuetes.
J'ai moi aussi une theorie sur le sujet, mais elle est un peu differente : si le LHC est super a la bourre, c'est parce que ses ingenieurs passent leur temps a faire du rap au lieu de bosser.



Ceci dit, vu que le resultat est un petit bijou, a mourir de rire, on leur pardonne.

(au passage: plus de 5.000.000 de vues sur Youtube! Les gars doivent se demander si ils ne se sont pas trompes de vocation)



*toute personne comprenant ce mot gagne automatiquement 1 point de respect (echangeable contre une biere ou la boisson de voitre choix, sous reserve de faisabilite geographique)

Vol au dessu d'un nid de... culottes !?

Revenons un peu au Japon pour changer, avec l'instant WTF du jour, qui vous est presente par le monde merveilleux de l'anime :



Ceci est le generique de fin d'un anime recent.
Ceux qui n'auraient pas vu ce qui cloche dans cette video sont soit tres tres purs, soit tres tres sales !
Pour ma part ca m'a bien fait marrer, mais j'en suis vite venu a penser que c'etait un realisateur d'anime pour adultes qui avait craque un bon coup - et ceux qui ont ose s'aventurer sur les sombres terres de ce genre tres a part qu'est l'anime porn savent qui ca aurait pu etre bien pire (pour ceux qui ont eu le bon sens de se tenir eloigne de cette fosse a purin, ratrappage en un seul mot : tentacules).
Seulement voila, comme Wikipedia me le confirme, et malgre l'imagerie generale d'un moe sans la moindre ambiguite, ceci est un anime/manga pour jeunes garcons (Shōnen) !

Genre Harem, Fantasy, Romantic comedy
Manga
Author Suu Minazuki
Publisher Japan Kadokawa Shoten
Demographic Shōnen

Ajoutez a ca que c'est diffuse a la tele a l'heure du gouter, et pour le coup, ca devient nettement plus deroutant.

07 septembre 2009

Le Japon dans l'espace, Episode II

Les projets furutistico-cataclysmico-fantaisistes, c'est une chose, mais il n'y a pas que dans ce domaine que nos amis japonais se projettent vers l'espace.
Et c'est madame Hatoyama, douce et tendre de notre cher futur premier ministre (vous savez, le gars a la criniere encore plus sauvage que le regrette Koizumi), future premiere dame du Japon donc, qui s'y colle en personne. Voici un extrait de son bouquin paru recemment (...traduit, je vous rassure), ou cette pionniere de l'exploration spatiale nous raconte son experience remontant a pas moins de 20 ans :

"Alors que mon corps etait endormi, mon ame a embarque sur un OVNI triangulaire et a ete transportee jusqu'a Venus. C'etait un tres bel endroit, et c'etait vraiment vert."


Croyez le ou pas, ceci est une traduction fidele a l'original (les sceptiques pourront aller voir l'article de la Reuters sur le sujet). Je vois pas comment j'aurais pu inventer une enormite pareille, de toute facon.

Miyuki Hatoyama, pas encore premiere dame, eclipse deja Michelle et Carla dans les medias

Et c'est pas fini...

Madame clame egalement avoir tres bien connu Tom Cruise dans une vie anterieure – quand il etait japonais – et est maintenant impatiente de faire un film a Hollywood avec lui. "Je suis sure que quand nous nous rencontrerons et que je lui dirais, お久しぶり ("long time no see"), il comprendra", a-t-elle affirme dans une interview recente. (The Independent)

"Hey, Mi-chan ! Ca fait un bail dis donc ! お元気..?"

Decidement, la passation de pouvoir s'annonce passionnante.

Le Japon dans l'espace, Episode I

Le Japon est aujourd'hui plus "futuriste" que jamais, et ce pour plusieurs raisons.

Commencons par la serieuse :

Mitsubishi, IHI to Join $21 Bln Space Solar Project (Bloomberg)
L'agence spatiale japonaise se lance dans le solaire spatial - traduction : mettre des panneaux solaires en orbite (*beaucoup* de panneaux solaires) et renvoyer l'energie sur Terre avec un faisceau micro-ondes. Rien que ca.
Personnellement, j'aime bien l'idee - et je suis pas le seul.


video explicative -et partiale- du pourquoi c'est bien.

Ce projet digne d'un mechant de James Bond n'est pas exactement pour tout de suite (a peu pres 30 ans de developpement/mise en place), mais ca suffit pour faire mouiller leurs patalons a tous les trekkies de la planete.
Seulement voila, c'est bien gentil tout ca, mais c'est un peu comme le manifeste du DPJ: sans notion de faisabilite economique, ca va un peu nulle part.
Or a 2.000 milliards de yen (15 milliards d'euro) la centrale de 1 Gigo-Watt (*cligne cligne*), soit de quoi fournir en energie un peu moins de 300.000 foyers japonais, c'est pas gagne ! Comme ca fait trop de zeros pour bien se rentre compte, faisons des divisions : le cout par foyer serait de 50.000euros. Avec des factures d'energie (au sens large) de l'ordre de 1.500euros par an a tout casser, notre petite famille japonaise mettrait donc environ... 33 ans a amortir l' investissement ! (apres avoir attendu 30 ans que ca soit mis en place). D'un autre cote, rendre une maison independante en energie avec des panneaux solaires places betement sur le toit, c'est certes moins futuristo-cool, mais ca coute 15.000euros max avec la technologie actuelle et c'est dispo tout de suite - sans compter que ce cout devrait baisser de 50% dans les 3 a 5 prochaines annees (source).
Ceci dit, les responsables du projet esperent diviser par 100 les couts de mise en orbite des panneaux d'ici au lancement du projet par rapport a l'estimation actuelle. J'aimerais y croire...

Quand bien meme, il resterait quand meme quelques hics techniques a surmonter. Comme par exemple le fait qu'il va etre un peu complique de caser 4 kilometres carres de panneaux solaires en orbite geostationnaire (ca fait quand meme 600+ terrains de foot) alors qu'on commence deja a avoir des soucis pour y faire tenir un petit satellite. La faute bien sur a tout le boxon deja mis en orbite, qui a une facheuse tendance non seulement a y rester, mais aussi a augmenter furieusement en quantite (source).
D'autre part, d'aucuns a qui la ressemblance du dit projet avec un certain "Mega-Laser" n'aura pas echappee, s'inquietent aussi un peu du fait qu'un satellite envoyant un enorme faisceau a micro-ondes surcharge en energie vers la Terre puisse etre detourne de sa fonction premiere pour etre utilise, ma foi, comme un satellite envoyant un enorme faisceau a micro-ondes surcharge en energie vers la Terre. Une idee qui se defend, il faut l'avouer... Et sans forcement preter aux Japonais des velleites Independance-Day-esques (pour ceux qui ne visualisent pas, seance de ratrappage express), il est effectivement difficile de ne pas penser au jour ou un debris de passage heurte le satellite et fait malencontrueusement devier le faisceau, ce qui pourrait donner quelque chose de ce genre :


Ce qui serait evidemment fort malvenu : ce film est un infame navet.

03 septembre 2009

Le mot de l'annee : "l'homme herbivore"

J'arrive pas a bosser cette semaine, et comme j'ai eu de bon retours sur mon billet precedent, je recidive avec cette fois un petit article sur la derniere tendance societale japonaise, qui fait couler de l'encre par gallons...

C
'est incontestablement le buzzword le plus repete dans les medias japonais cette annee. Le terme 草食男子(soushokudanshi, homme herbivore) fait reference a la nouvelle generation de japonais, actuellement dans la vingtaine ou la petite trentaine, au comportement generalement effemine et passif (voire apathique), dont la caracteristiques principale est de montrer peu ou pas d'interet pour le sexe oppose (du moins pas en tant que partenaire romantique ou sexuel).
Le profil type de l'homme herbivore :
- ne cherche pas a s'engager dans des relations amoureuses ou sexuelles, meme si il pourrait ; n'est pas interesse par le marriage et encore moins les enfants
- a de nombreuses amies, mais toujours platoniques (formulation japonaise typique : "peuvent voyager seuls avec une femme et dormir dans la meme chambre sans rien tenter")
- est tres sensible
- vit souvent chez ses parents (rappel: les Tanguys sont legion au Japon,- l'age moyen pour quitter le foyer est de 26 ans, si je me souviens bien); tres proche de sa mere
- "metrosexuel" (quoique le terme est peu approprie, vu le "-sexuel") - depense des fortunes en cosmetiques, manucures, vetements, voire maquillage...
- est indifferent aux valeurs consumeristes traditionnelles (voitures ? meh.)
- n'a pas ou peu d'ambition en termes de carriere
- passe beaucoup de temps sur le net
- aime les desserts, aime cuisiner
Bref : l'homme herbivore n'a rien de viril, et tout d'effemine.
Le gap avec les deux images stereotypees de l'homme japonais du 20eme siecle, nomemment le guerrier inflexible et le salaryman accro au boulot, est evidemment enorme...

Les medias font leurs choux gras de cette tendance, et chacun y va de son point de vue sur le pourquoi, les consequences possibles, et bien sur un jugement de valeur pour aller avec. D'aucuns se rejouissent que le male japonais, traditionnellement patriarco-macho, equilibre un peu la balance ; d'autres se lamentent que le male japonais, dors et deja passablement "lavette", "perde ce qu'il lui restait de couilles" (desole les gars, c'est pas moi qui le dit - et soit dit en passant, ce genre de critiques virulentes vient en general de femmes, pas d'hommes. Language fleuri inclus).
Avec toute la couverture dont beneficie ce sujet, on serait tente de penser que c'est encore une de ces tendances marginales que le buzz gonfle articiellement. Mais tous les sondages indiquent le contraire : l'agence de marketing Infinity* estime a deux tiers (!)la proportion des Japonais de 20 a 34 and appartenant a cette tendance. Un autre sondage par Konami* (a prendre avec des pincettes, donc) donne le meme chiffre.
[Au passage: ce sondage nous apprend aussi que 40+% de cette frange de la population apprecie les romances dans les jeux videos, et que pas moins de 20% avouent etre deja tombes amoureux d'un personnage de jeu video*. Japan, Japan...
]

C'est un sujet qui revient regulierement dans mes conversations avec des amies japonaises, et ca ne les laisse certainement pas indifferentes. La tendance majoritaire autour de moi est l'exasperation totale : l'homme japonais effemine n'est pas exactement une nouveaute (voir la culture host et gyaru-0, avec des gars permanentes, teints, maquilles, aux allures de pre-puberes, consideres dans certains cercles comme des sex-symbols depuis bien 20 ans). Avec cette nouvelle poussee de feminite, ces demoiselles desesperent de se trouver un homme digne de ce nom. Surtout que du cote feminin, la generation actuelle a toujours ete elevee dans l'idee archaique que la vie d'une femme est terminee si elle ne s'est pas trouve de mari a 30 ans...
草食男子 est l'oppose de 肉食男子(nikushokudanshi), sans surprise: l'homme carnivore - macho, etalon, "croqueur de femmes". De ceux-la, on n'entend pas parler; par contre, l'apparition des 肉食女子, "croqueuses d'hommes" - femmes recherhant un partenaire activement, voire agressivement - est une tendance qui fait egalement parler d'elle. Ceci expliquant tres probablement cela, bien sur.
Les japonaises qui se mettraient a draguer ..? Chasser l'homme en boite ..? Se mettre au nampa !? ("drague", avec une connotation un peu plus agressive que par chez nous).
Le monde ne tourne vraiment pas rond... Mais je suis curieux de voir ca !

*Sources (entre autres) : The Independent, Reuters , Kotaku, la tele japonaise、etc.

23 juin 2009

Non-Sens 3, The Musical

Grave oubli dans mon dernier inventaire du N'Importe Quoi audiovisuel a la japonaise : les clips de J-pop. Un sujet sur lequel j'avoue etre un peu moins expert, notamment a cause du fait que musicalement, l'integralite de ce genre est de la m*rde en barre; pourtant, il fallait d'y attendre, de la musique de decerebres engendre des clips de decerebres (*). Et la, mes amis, je crois que je tiens une vrai perle.

Je vous aurais bien conseille de couper le son pour vous epargner la soupe immonde qu'on essaie de nous faire passer pour de la musique, mais le clip devrait de toute facon mettre le cerveau de toute personne normalement constituee en mode veille, vous devriez donc vous en sortir a peu pres indemnes.




*: Oui, il faudrait vraiment que je fasse l'effort de mettre des accents pour etre un minimum lisible. Allez expliquer ca a mon clavier japonais.

29 mai 2009

I ❤ JPTV - interlude publicitaire

Ahh, la TV japonaise...
Un filon reellement inepuisable pour le bloggueur flemmard et sans inspiration que je suis.
Comme mon dernier post le suggere, et j'en avais deja parle avant, les emissions japonaises sont debiles au plus haut point. La plupart du temps, tellement debiles que je ne me risque meme pas a les regarder - quand je me vide le cerveau devant la TV, au lieu de zapper quand arrive la pub, je fais l'inverse ; je zappe les emissions, et je regarde les pubs. C'est souvent beaucoup plus rigolo ! Voila un festival de n'importe quoi pour lequel, au moins, je n'ai pas besoin de me faire des noeuds au cerveau a essayer de comprendre pour me marrer...

Exemple 1 : Tout comme chez nous, le sexe fait vendre tout et n'importe quoi, mais avec un cote absurdo-dadaiste beaucoup plus sympa.


Exemple 2 : Des compagnies tres serieuses, comme ici ANA, font absolument n'importe quoi aussi. Mais alors vraiment n'importe quoi.


Exemples 3 & 4 : Visiblement, les publicitaires japonais assument leur amour pour les substances encore plus que ceux de chez nous.



Exemple 5 : Les politiques ne se privent pas non plus, et c'est pas juste Taro Aho qui nous parle de la peste bubonique, euh pardon, de la grippe A. Eux aussi, ils exercent leur droit a faire du n'importe quoi.


Bref, la pub japonaise, c'est du grand N'importe quoi (oui je sais je me repete mais j'ai pas beaucoup d'autres mots pour decrire ce barouf), et j'aime.
Ceci dit, il y a aussi quelques emissions qui valent la peine d'etre regardees, puisqu'ils ne se privent pas de faire dans l'absurde aussi de temps en temps (cd post precedent et ceux sur Takeshi Castle et consorts). Il y a aussi bien sur le fameux cours d'anglais televise rempli de sequences non-sens, dont l'extrait le plus fameux est celui-ci :


Dernier exemple en date, pas plus tard qu'hier: pendant que les americains en sont a la 37eme saison de Pimp my Ride (qui consiste rappellons-le a prendre une voiture pas chere qui fait honte a conduire et a la transformer en voiture chere qui fait tres honte a conduire), les japonais dans ma tele ont decide hier de pimper des... pedalos-
cygnes.
7 equipes s'affrontaient pour optimiser ces machins (sans mettre de moteur bien sur, sinon c'est pas drole) et s'affronter dans un "Super Swan-Boat Grand Prix"... Ca, c'est ce que j'appelle de la TV a grand spectacle ! (je vous aurais bien mis un extrait, mais j'en ai pas trouve)

Pour en revenir a l'analogie avec nos amis ricains, d'ailleurs, Discovery a sorti recemment une serie sur le meme concept, mais en plus... ben, americain. Ca implique donc des voitures, des armes lourdes, et des explosions en tout genre.

(Tres honnetement ca m'a paru genial au premier abord, mais le show est en fait chiant a mourir.)

Dans une autre categorie, il y a la plethore des emissions dites "batsu game" ("jeux punitifs..?"), qui ont largement contribue a la renommee internationale de la folie televisuelle nipponne. La, il y a largement matiere a un post complet (...inepuisable, je vous dis !..), mais je ne resiste pas a l'envie de vous quitter sur un petit teaser :

(le but du jeu est de reciter un tongue twister* dans un temps limite ; si on echoue, paf)

*si quelqu'un a un equivalent de ce mot en francais, je suis preneur...

18 mai 2009

La revanche du nimporte quoi televisuel japonais

Apres le revers pris la derniere fois avec RubberDuckZilla, qui n'etait en fait rien que du moquage de la part de ces vils britanniques, je reviens en force avec cette fois-ci un apercu de l'authentique WTF-itude de la tele japonaise, dont la realite - comme toujours - depasse de loin la fiction (l'extrait en question n'est certes pas tres recent, mais il faut bien se rendre compte qu'on atteint pas ce niveau la tous les jours non plus).
Voici une seule image tiree d'un Game Show japonais ; comme on dit en anglais, "une image en dit plus qu'un millier de mots"...
En l'occurence, des mots pas tres tres poetiques.

... Et ceci en prime time, bien sur.

11 février 2009

Bureaucratie et ponctuation

Commençons par préciser que oui, je suis bien arrivé à Tokyo, j'ai bien commencé le boulot, et ca se passe plutot pas mal. Mais ce n'est pas l'objet de ce post, qui a plutot pour but de vous relater une (en fait deux) anecdotes assez représentatives des difficultés administratives que je rencontre vis a vis de mon installation au pays des bureaucrates.

Episode 1
Lundi matin, première heure, je me rends à la mairie de mon futur quartier pour m'enregistrer auprès de l'administration et demander ma 外国人登録証明書, soit dans un language moins barbare, ma gaijin ID - carte d'identité de gaijin -, document obligatoire pour faire quoi que ce soit d'un peu officiel au Japon. D'après la loi, elle sert uniquement pour les controles de police ; mais a l'usage, il est absolument impossible pour un gaijin d'ouvrir un compte en banque, d'acheter un telephone portable, de louer un appartement ou même de s'inscrire a un club de sport sans le bout de plastique en question. Et au Japon, l'usage a force de loi, surtout quand il s'agit de discrimination ! Ceci dit, ce n'est pas le sujet a propos duquel je voudrais râler aujourd'hui ; j'y reviendrai probablement plus tard. Si ca vous interesse, allez voir sur debito.org[EN].
Me voila donc dans la glorieuse forteresse de la bureaucratie nippone, la mairie de Tokyo Chuo-ku (quartier du centre historique), un immeuble imposant rempli de tout plein de petits gens industrieux et tout gris. J'arrive tant bien que mal a m'orienter vers le service adequat, ou je finis par trouver le comptoir spécifique pour la délivrance du papier en question. Comptoir dont la clientèle est 100% non-japonaise donc; pourtant, aucune trace nulle part d'une quelconque langue autre que le japonais. A bien y regarder, j'ai même pu lire une petite affiche precisant en substance : "aucune langue étrangère n'est pratiquée à ce comptoir. Merci de votre comprehension". Charmant...
Mon japonais bancal me permet quand même de demander et remplir les formulaires nécessaires sans trop de difficultés. Ayant déjà eu affaire à l'administration nippone, je fais bien attention de noter chaque information en majuscules très lisibles, et au caractère près de la meme facon qu'elles apparaissent sur mon passeport. Et pourtant ! Lorsque la fonctionnaire relit le dit formulaire, elle barre et réécrit chacune des informations que j'y ai mises, case après case. A ce compte là, j'aurai gagné du temps en lui donnant tout de suite mon passeport pour qu'elle le remplisse elle-même ! Mais le plus beau reste a venir...
Après avoir emmené formulaire, passeport et paperasses diverses dans les entrailles de la machine bureaucratique, madame revient l'air semi-penaude, semi-paniquée, pour me dire : "Monsieur, le nom que vous avez mis sur le formulaire est "Brun Thomas Pierre Victor", tandis que votre passeport indique "Brun Thomas, Pierre, Victor". Ca ne correspond pas. Il n'y a pas les virgules".
Je vous jure que c'est vrai. Je n'aurais jamais pu inventer un truc pareil.
Il m'a fallu me justifier pendant 5 bonnes minutes, et au moins autant de conversation animée derrière le comptoir entre elle et son supérieur, pour que cette hérésie soit réparée et que mon précieux papier me soit delivré (...ou plutot, le papier disant que je pourrai venir chercher le vrai papier deux semaines plus tard. Evidemment.)


Episode 2
Le même jour, quelques heures plus tard, je me rends a la banque en face du bureau pour y ouvrir un compte afin que l'entreprise puisse y virer des fonds pour couvrir mes dépenses professionnelles. Je vous passe le détail, mais apres m'avoir demandé des tonnes de justificatifs (en precisant bien, sans vergogne : "puisque vous etes étranger, on va avoir besoin de verifier que gnagnagna..."), je me suis fait envoyer ballader, et en beauté...
Heureusement, j'avais gardé le compte en banque ouvert, non sans mal (malgre l'aide de toute une administration locale) lors de mon premier sejour au Japon. Je suis donc allé là bas pour y ouvrir un second compte, ou la valse des formulaires et des justificatifs a pu continuer. Sans trop de soucis cette fois, du moins jusqu'à ce que la caissière revienne pour me dire que je devais re-remplir les formulaires, parce que j'y avais écrit mon nom en majuscules. Or, sur les formulaires originaux, il etait en minuscules.
...
Ceci dit, tout ca a de bons côtés ; en France, ca ne m'était jamais arrivé de me taper un fou rire pareil dans une banque.

13 janvier 2009

Location de famille

Capitaliser sur l'isolement et la dépression est un business florissant au Japon.
On connaissait déjà les services de location d'animaux de compagnie (enfin moi je connaissais en tout cas, et ça me faisait déjà bien marrer) ; mais les japonais, fidèles à eux-mêmes, ne s'arrêtent pas là et poussent le concept encore plus loin. Beaucoup plus fort en effet : j'apprends à l'instant, grâce à un article de la BBC, qu'on peut désormais carrément louer un mari ou une mère de substitution, entre autres, dans cette belle ville pas du tout névrosée qu'est Tokyo.
La charmante agence Hagemashi Tai, dont le nom se traduit grosso modo par "Encouragement Ltd.",vous propose de payer des gens pour jouer temporairement le rôle... de mari-papa, pour la mère célibataire; de mère bienveillante, pour le solitaire anxieux qui a besoin d'être rassuré; de membre de la famille éloignée, pour venir à un enterrement dont la liste d'invités est un peu trop dégarnie (sic. Il peut même faire un discours moyennant des frais supplémentaires)... Leur site ne précise pas si ils font des Pascal le grand frère, mais ça ne m'étonnerait même pas ! Et ça serait encore relativement soft, par rapport au papa de substitution qu'ils nous décrivent - entre autres, "papa" pourra aider les enfants à faire leurs devoirs, les emmèner au parc, et venir aux réunions parent d'élève pour faire bonne impression... (sic)
Contre paiement.
sick!
Il semblerait que l'idée que l'affection humaine puisse s'achèter soit en train de faire son petit bonhomme de chemin dans la culture nippone tokyoïte. Ce n'est d'ailleurs ni plus ni moins que le postulat de base du host/hostess club [wikipedia EN], ces clubs "à hôtesses" où les jeunes résidentes sont au service des clients, souvent des salarymen esseulés et misérables, les couvrant d'attentions, discutant et flirtant sans discernement (sans jamais aller plus loin), moyennant finances évidemment. Ils entretiennent ainsi l'illusion d'une vie sociale florissante (voire d'une vie sociale tout court) et apaisent un peu leurs égos meurtris par l'univers impitoya-ha-bleuu de la kaisha. C'est tout un monde très particulier, dont je ne connais rien sinon le B-A-BA, mais si le sujet vous intrigue vous pouvez vous tourner vers Geisha, Interrupted[EN] qui a des choses à dire sur le sujet, ou regarder l'excellent documentaire que je vous avais déjà conseillé l'année dernière.
Avec le succès monstrueux des host(ess) clubs, omniprésents à Tokyo (et Osaka), à laquelle s'ajoute cette absurde nouveauté, on dirait que monnayer la compassion, la chaleur humaine et le lien social est passé dans la normalité Tokyoïte...
...qui est décidément un concept très, très vague dans cette ville de fous.


16 août 2007

地震 - Tremblement de terre

Il y a eu un tremblement de terre relativement significatif cette nuit à 4h15; magnitude 5.3 et epicentre près de chez moi... Contrairement aux autres fois, qui m'ont plus fait rigoler qu'autre chose, j'ai bien flippé ce coup-ci ! Je me suis réveillé presque amusé, mais j'ai rapidement commencé à moins faire le malin alors que les vibrations gagnaient en intensité. Les bruits de craquement du bâtiment étaient vraiment impressionnants, et les objets en équilibre commençaient à tomber à terre. Difficile de juger sur le moment si l'amplitude allait augmenter jusqu'à devenir vraiment dangereuse ou pas. À demi paniqué, je me suis réfugié dans les toilettes (l'endroit le plus sûr, car murs rapprochés et pas de meubles pour te tomber dessus). Un tremblement de terre dure en fait beaucoup plus longtemps que je ne le pensais avant d'en faire l'expérience; avec une amplitude comme celle-ci, il y en a pour plusieurs minutes de secousses. Pour me passer les nerfs en attendant que ça se termine, je...
...Me suis conscienscieusement brossé les dents.
Parfois, je m'inquiète un peu pour ma santé mentale.

Tokyo Summerland, ça change du métro -- ou pas.

Croyez-le ou pas, ceci est une piscine. Si si, il ont réussi à faire rentrer de l'eau entre les gens

C'est Obon cette semaine au Japon, ce qui veut dire vacances nationales. A cette période, les japonais se divisent en deux catégories; ceux qui partent en voyage, et ceux qui vont dans les parcs d'attractions... Vues les chaleurs qui fait en ce moment, les parcs aquatiques ont la cote.

Ce mardi, la piscine à vagues de Tokyo Summerland ressemblait donc à ça. Une piscine *à vagues* ! Vous imaginez un peu le boxon ..? Comme tout le monde, j'ai été tenté de crier au Photoshop quand j'ai vu cette photo, et pourtant; pour les incrédules, voici la vidéo ! (qui confirme l'hypothèse du boxon monstrueux)



Le fin mot de l'histoire, c'est que la dite piscine à vagues (une des attractions principales) est restée fermée jusqu'à 15h ce jour là, et que l'annonce de la réouverture a provoqué un de ces rushs de moutons décérébrés comme seuls les japonais sont capables d'en produire.
Et dire que tout ça se passe à une grosse heure de route de plages de sable fin, gratuites, pas bondées, et avec de vraies vagues !!

13 août 2007

Tokyo by night

Je n'ai pas perdu ma soirée samedi, puisqu'en prime du hanabi (cf post précédent), j'ai profité d'avoir mon trépied sous la main pour prendre quelques photos de Tokyo de nuit qui ne soient pas floues (mes premières, je pense!).
En me "promenant" jusqu'à Ginza - en fait en essayant de ne pas prendre le métro en même temps qu'un million d'autres personnes dans la même station, mais ça revient au même -, je suis tombé sur quelques endroits qui ont de la gueule.

Les rives de Sumidagawa.

Les mêmes l'autre côté.
(les flics ont un peu fait la gueule en me voyant traverser le pont
à la barbare pour prendre cette photo...)


Ginza.

Le théâtre traditionnel de Higashi-ginza, et quelques spectateurs en yukata.


Plus de photos ici.

07 août 2007

Matsushima - Goodbye Sendai

Musique:
DJ Shadow - l'intégrale...
Série:
The O.C., saison 3
Bouquin:
Haruki Murakami - Norwegian Wood
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J'avais jeudi dernier mon tout dernier business trip à Sendai, pour aller y faire ma présentation finale à ce cher Kawazaki-sensei, et au passage me mettre une murge avec l'ami Steve (qui s'appelle en fait Yusuke et est tout ce qu'il y a de plus japonais; c'est un étudiant en dernière année qui bosse en parallèle sur le même projet, on fait donc nos présentations ensemble, et on s'entend bien - on s'en met une à chaque fois que je vais là-bas...).

La présentation en soi s'est plutôt bien passée, rien d'extraordinaire. La suite de la journée fut plus intéressante: premièrement, parce que je me trouvais débarassé de ce truc que j'avais préparé pendant des semaines, et par extension de mon stage dans son ensemble puisque c'était ma dernière réelle échéance (à l'exception de la présentation finale, mais ce n'est qu'une vaste blague. De mauvais goût, en plus). Deuxièmement, parce que les vieux (comprendre: mes collègues et les profs de l'université - moyenne d'âge 60 ans) nous invitaient dans un resto à sashimi plutôt classe. Suffisamment pour que ça coûte environ 15k yens (100€) par personne, en tout cas ! Absolument délicieux, mais pas extrêmement festif entre les ojii-san qui piquent du nez après 2 bières... Heureusement, il fut bientôt temps d'aller ronfler, on a donc pu commencer sérieusement la soirée avec Steve. Malheureusement on était jeudi, jour pas folichon au mois d'août pour les sorties, surtout à Sendai... Mais on a passé une bonne soirée quand même, Miho-chan s'est jointe à nous et on a rencontré quelques gens sympas une fois dans le bar.

Pour ce qui est du vendredi, mon boss avait insisté avant même que je lui demande pour que je prenne ma journée... Je ne me suis évidemment pas fait prier. Steve ayant un voyage avec son département jusqu'au lendemain, je m'étais décidé à aller faire du tourisme en solo. Idée que j'ai partagée avec les collègues lors du dîner : erreur... Dans le référentiel japonais, où l'on ne communique que par paraboles et à demi-mot, cela voulait probablement dire "j'aimerais bien que quelqu'un m'accompagne", parce qu'une heure plus tard, Nagao-san m'annonçait qu'il prenait lui aussi son vendredi pour se joindre à moi... Je rappelle que Nagao est mon collègue asocial avec qui je m'entends passablement mal ! Je n'étais donc pas exactement extatique, mais pas moyen de refuser.

Me voilà donc vendredi matin 8 heures à attendre l'ami Nagao à la station de train, avec bien sûr un gros manque de sommeil et les cheveux qui poussent à l'envers. Combiné à la chaleur écrasante dès le matin, autant dire que je n'étais pas dans des dispositions extrêmement sociales ! Heureusement, après deux double expresso et une bonne sieste dans le train pour arriver à destination, j'étais dans un meilleur état d'esprit. Nagao ne s'est pas montré désagréable et a même fait quelques tentatives de conversation. Et surtout, la beauté de notre destination m'a vite fait oublier que j'étais parti pour être grincheux !

La destination en question, c'était Matsushima, situé sur la côte Pacifique au niveau de Sendai, un haut lieu touristique connu pour ses temples zen et surtout les innombrables petites îles éparpillées dans la baie, qui forment un paysage qui vaut son pesant de cacahuètes. J'ai eu beau avoir approché de l'overdose de temples après une année au Japon, j'avoue que ceux-ci étaient vraiment sympa ; très beaux jardins, décorations splendides, atmosphère agréable malgré la chaleur terrible, et peu de touristes - tout était là pour me faire oublier la sensation de déjà-vu.

Jardin zen, depuis un banc où on déguste un thé vert :)
Notez la pierre ceinte de fil noir sur le pont, symbole zen classique qui signifie,
tout bêtement, "entrée interdite"
(désolé, pas de grande leçon de mysticisme aujourd'hui)


Jolie statue à l'entrée d'un autre temple.

Devant ledit temple, de très vieilles sépultures sont encastrées dans ces "grottes". J'adore l'ambiance sauvage et mystique de ces sépultures, volontairement non entretenues.
Ca m'a un peu rappelé certains endroits de Koya-san.


Nous nous sommes ensuite dirigée vers la baie, très jolie, et visité un autre petit temple qui se trouve sur une petite île adjacente au littoral, auquel on accède par une série de trois petits ponts. Les photos ne lui font pas justice, c'était vraiment beau.



Puis on s'est arrêtés un moment pour manger en attendant le prochain bateau qui allait nous emmener zigzaguer entre les fameuses îles de Matsushima. D'excellents tempura accompagnés de zarusoba, et arrosés (Nagao-san ayant fortement insisté) d'un sake local - très bon au demeurant, mais qui en quelques gorgées a rappelé mes exploits de la veille à mon corps fatigué... Au moins, j'étais sur la même longueur d'onde que mon compagnon, qui comme d'habitude a tourné rouge pivoine et s'est mit à somnoler après deux petits verres !

Plan de la baie, qui compte pas moins de 260 îles, et itinéraire des "croisières"

Nous sommes donc montés sur le bateau en tanguant un peu nous-mêmes. Heureusement celui-ci s'est révélé fort stable, au départ du moins. Alors que le compère tomatoïde piquait du nez dans la cabine, j'ai dégainé l'appareil et suis allé me poster sur la plate-forme à l'arrière du bateau, où j'ai retrouvé un certain nombres d'autres passagers... Et un nombre encore plus important de mouettes ! J'ai vite compris pourquoi: la plupart des passagers avaient acheté des snacks et nourrissaient les bestioles, s'amusant de les voir faire du sur-place le long du bateau et venir prendre la nourriture dans leur mains. Je n'ai pas participé, mais c'est vrai que c'était sympa - c'est pas tous les jours qu'on voit des oiseaux d'aussi près (hors pigeons et corbeaux, hélàs). J'ai en tout cas eu un sujet tout trouvé pour mes photos, et je suis assez content de certains des résultats...




Si j'étais prétentieux, je dirais que ces photos méritent d'être vues en meilleure qualité sur Flickr

Evidemment, les îles étaient très belles aussi, mais hélàs moins photogéniques, entre autres à cause du ciel pas folichon.

Photoshop a un peu aidé pour celle-là :p

Avec un poil d'imagination, on se croirait devant un petit paradis tropical !

Avec tout ça, ce fut une fort belle journée qui se continua par un retour en Shinkansen vers Tokyo, où je fus victime d'une embuscade à cause de laquelle, au lieu de gentillement rentrer chez moi, je me suis trouvé forcé d'aller me trémousser jusqu'au bout de la nuit...
Ma vie est trop dure.

Comme toujours, ces photos et d'autres sont dispo en meilleure qualité dans l'album Flickr qui va bien.

06 août 2007

Documentaire à voir

Voilà un excellent documentaire sur un de ces aspects de la société japonaise qu'on ne trouve nulle part ailleurs: les "host clubs", qui sont des bars à hôtesses - ou plutôt hôtes en l'occurence - dont le boulot consiste à être assis dans un bar, boire, faire la conversation aux clients et les rendre heureux. Un boulot qui paye entre dix et cinquante mille dollars par mois !
Bienvenue dans un monde où la chaleur humaine est à vendre, et le sexe est tabou.

La vidéo est ici.

(via Tokyomango)

12 juillet 2007

Les bonnes manières du fumeur

Les lois anti-tabac japonaises sont un peu déroutantes pour l'européen moyen. Pour un français qui débarque, c'est quand même étonnant de passer d'un pays où tout le monde fume librement dans la rue mais où les bars et restaurants ont récemment été rendus non-fumeurs, à un autre pays où tout le monde fume dans les bars et les restaurants (souvent dépourvus de zone non fumeur) et où il est interdit de fumer en marchant dans la rue !
Les raisons de cette interdiction sont assez obscures, il faut bien le dire. Qu'est-ce qui pourrait justifier d'interdire le tabac dans des espaces ouverts et de laisser prospérer la consommation sauvage dans les espaces fermés !? La réponse officielle est, peu ou prou :
"les trottoirs de Tokyo sont très fréquentés; la proximité avec les autres passants rend la fumée gênante. Et surtout, il s'agit d'éviter que les fumeurs brûlent par inadvertance les bras ou les vêtements de leurs concitoyens, ou pire, le visage ou les cheveux des enfants."

Mais une image rigolote parle plus qu'un long discours vaseux, et les japonais (bien qu'ils en tiennent rarement compte) le savent bien. D'où la campagne d'affichage massif sur les "manières du fumeur", placardée sur les cendriers publics (il est interdit de fumer dans la rue, mais il y a quand même des "coins fumeurs"), dans les lieux publics, etc. J'avais commencé une série de photos sur ces affiches, dont beaucoup sont des merveilles d'humour involontaire, avant de me rendre compte que des versions "clean" de ces panneaux se trouvent sur le net.

Enjoy.



exemple :

05 juillet 2007

Attention, polémique!

Un article un peu construit appelle le retour de la rubrique des trucs du moment...

Musique :
DJ Cam - The Beat Assassinated
Film :
Lucky Number Slevin
une réplique culte à la minute
Bouquin :
Douglas Kennedy - Cul de sac
un excellent petit bouquin, dévoré d'une traite. Merki Sarah ^^

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Attention, comme le titre l'indique, je vais aborder ici un sujet sérieux/grave/épineux/polémique. Je vais donc commencer par les précautions d'usage : ce que j'écris ici reflète mes opinions personnelles, que je ne cherche en aucun cas à imposer à qui que ce soit. Je suis ouvert aux critiques si elles sont constructives, mais je ne cherche pas à ouvrir un débat. Le but est plutôt d'attirer l'attention sur le problème, il appartient ensuite à chacun de se faire sa propre idée (s'il n'en a pas déjà une); pour ma part, j'ai suffisamment débattu le sujet récemment, merci.

La polémique en question, bien que récurrente, a été déclenchée par la récente déclaration du ministre de la défense japonais Fumio Kyuma, qui disait en substance :
« Les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki ne pouvaient être évités. » (source)
Et de continuer en disant qu'ainsi la capitulation japonaise avait été accélérée et l'invasion russe évitée. Ledit ministre est connu pour son franc-parler (un trait pas très courant par ici) et ses déclarations polémiques. Il est de plus député de Nagasaki, ce qui n'arrange pas spécialement les choses.
Comme on peut s'y attendre même sans connaître la politique japonaise, cette déclaration pas très politiquement correcte (surtout sortie du contexte) lui a valu un tollé général et un levé de boucliers monstrueux. Avec à la clé, mardi, sa démission forcée du gouvernement.

Alors je pourrais argumenter des heures, comme beaucoup le font en ce moment, sur la justification ou non de ces bombardements. C'est un grand classique de la prise de bec depuis plus de 60 ans maintenant, en usant et abusant de tous les arguments possibles et imaginables (pour ne pas dire imaginaires)... Pendant ce temps, les faits historiques clés eux-mêmes se sont perdus dans mes méandres de l'histoire et des manipulations politiques. Et quand bien même ils seraient avérés, les gens continueraient sans le moindre doute de se mettre allègrement sur la gueule à ce sujet.
Je vais donc les laisser faire et passer directement à la suite.

Ce qui m'a vraiment interpellé dans cette affaire, c'est la violence et la rapidité avec laquelle le gaillard s'est retrouvé lapidé sur la place publique, pour avoir osé dire ce que bon nombre d'historiens sérieux considèrent aujourd'hui comme une réalité (D'ailleurs, Hirohito lui-même avait déclaré exactement la même chose en 75, même si dans un contexte différent... source).
À moi, ça me semble plutôt symptomatique d'un refus total et borné d'assumer la responsabilité d'une quelconque faute commise pendant la guerre. Une vilaine tendance japonaise au négationnisme et au révisionnisme...

Petit rappel de politique du japon :

Le nationalisme japonais présente trois particularités. D’abord il est revendiqué par des responsables présents au sein même du pouvoir. Nous n’avons pas de Haider ou de Le Pen, parce que chez nous, les extrémistes ont trouvé grâce au sein même du gouvernement et du parti au pouvoir, le Parti libéral démocrate (PLD) dont l’actuel chef de file est le Premier ministre Shinzo Abe.
Ensuite, les nationalistes au pouvoir ne cachent ni leur sympathie ni leur nostalgie pour l’ancien empire militaire du Japon. Des responsables au pouvoir répètent que le Japon d’après-guerre n’a pas à faire de repentir pour ses crimes passés, dans la mesure où la guerre que le «Grand Japon» mena en Asie alors, fut, d’après eux, une «guerre de libération» des peuples d’Asie de la domination occidentale. [...]
Enfin, le nationalisme japonais est ouvertement ethnique. Il refuse la logique de l’Etat moderne et le contrat social depuis Thomas Hobbes. Il comble en vérité un vide creusé par le retrait de l’Etat à l’ère de la globalisation. Or, la nation prise au sens ethnique, c’est à mon avis très dangereux.
Extrait d'article paru dans Libération (source)

Charmant n'est-ce pas ?

Pour ceux qui comme moi on dormi/joué à la bataille navale en cours d'histoire au lycée, rappels rapides de quelques faits sur le Japon des années 30-40:
-Durant cette période, le japon était dirigé par l'empereur Hirohito,
qui était encore considéré à l'époque comme un descendant de la déesse Amaterasu et donc une divinité incarnée (akitsumikami). Il prône la supériorité ethnique du peuple japonais et lance une campagne de "libération de l'asie", car la
mission divine du Japon est d'unir les huit coins du monde sous un seul toit (Hakko ichiu) - c'est la tristement fameuse politique nationale du Kokutai.
-C'est sous ce prétexte que la Chine sera envahie. La liste des atrocités japonaises commises à cette période est longue comme le bras, et contient des items aussi charmants que le massacre de millions de civils et l'utilisation d'armes chimiques et bactériologiques (dont la peste).
-Aveuglés par leur croyance en l'empereur, le Kokutai et le Bushidō (code d'honneur du samurai), l'armée impériale se battait systématiquement jusqu'au dernier homme et allait jusqu'au suicide collectif pour éviter la capture, voire à encourager des civils à faire de même (source).

Ces faits sont évidemment biaisés pour illustrer mon argument, mais ils restent des faits. Et pourtant, si vous demandez à un japonais de vous résumer la seconde guerre mondiale, il y a de fortes chances qu'ils vous répondent : "il y a eu une guerre dans le Pacifique, puis les bombes A ont été lâchées sur Hiroshima et Nagasaki". Le traumatisme de ces bombardements est compréhensible, mais les japonais se posent systématiquement en victimes absolues. Expansionnisme, crimes de guerre ?
Jamais entendu parler...
Alliance tripartite ?
C'est quoi ça ..?
Le devoir de mémoire admirablement réalisé en allemagne n'a pas cours au Japon. Les responsables politiques continuent de soutenir qu'il n'y a pas lieu de s'excuser pour l'annexion d'une partie de la Chine et de la Corée, qui était une "libération des frères d'asie"; de nier les exactions commises, bien qu'elles soient prouvées; d'aller régulièrement payer leurs respects à des criminels de guerre de classe A, farouches partisans de l'alliance avec Hilter et Mussolini, au sanctuaire de Yasukuni...
Et ne parlons même pas des manuels scolaires...

Alors oui, sans aucun doute, les bombardements atomiques sont une tragédie, un de ces moments de l'histoire que que l'on souhaite ne jamais voir se reproduire. Et ce, que la fin ait justifié les moyens ou pas. Mais il en va de même pour toutes les atrocités qui ont eu lieu pendant cette guerre, et il faudrait voir à ne pas trop oublier que le japon est à l'origine d'une part non négligeable de celles-ci...
Le nombre des civils tués en Chine par l'armée japonaise entre 37 et 45 est estimé à presque 4 millions. Le massacre de Nanking a lui seul a fait plus de morts que les bombes A.
Alors si le japon voulait bien faire son travail de mémoire et admettre ses erreurs passées, ils seraient parfaitement en droit de se plaindre encore et encore de ces bombardements. Mais nier absolument ses propres crimes d'un côté et se poser constamment en indiscutable victime de l'autre... Ce n'est pas ce que j'appelle une position tenable.

Vous savez ce qu'on dit sur ceux qui ne connaissent pas l'histoire...

Article largement inspiré de GaijinSmash, ainsi que de divers débats et articles Wikipedia

21 juin 2007

L'empire du kitsch

Toujours dans l'idée de vous tenir occupés en attendant un vrai post, et puis parce que ça mérite largement de se fatiguer à lire un truc sérieux en anglais :

Empire of Kitsch: Japan as Represented in Western Pop Media [en]
Par Robert Hamilton, via le blog de Javier

Ne vous laissez pas décourager par l'ouverture avec une citation de Barthes et des gros mots genre "paradigm", on en vient assez rapidement à parler South Park et Simpsons!

12 juin 2007

Dépoussiérage de Flickr

J'ai enfin uploadé quelques photos récentes sur mon compte Flickr, qui ne servait pas à grand-chose depuis un certain temps. Au menu, plusieurs micro-albums :

(clic sur les photos pour voir l'album correspondant)

Tokyo vue d'en haut :
Quelques vues de la mégalopole depuis l'observatoire de la Mori Tower


Kanai-rinkai park :
Des extraits d'un sympathique pique-nique/balade dans la romantique baie de Tokyo


National Art Center Tokyo:
La très classe architecture du NACT, à Roppongi


La maison bizarre:
J'ai pas mieux, comme titre. Un bâtiment au design pour le moins original,
près de Waseda, où je donnais mes cours de physique (pas à Waseda hein, à côté)



Et puis il y a aussi un album plus conséquent sur le fameux évènement "sportif" de JFE ce week-end, mais je compte vous raconter ça plus en détail dans un futur proche. Les impatients peuvent déjà regarder les photos en avant-première.

11 juin 2007

Tu seras un pochtron, mon fils

Quelle meilleure niche marketing que les enfants de moins de 12 ans ? Surtout dans une société ultra-consumériste comme le Japon, où les parents ont tendance à remplacer l'affection par des collections de Pokemon et des DS Lite... L'autre raison, c'est qu'un jour (sauf bête accident de tabouret) ces petites têtes brunes deviendront de gentils salarymen et office ladies, déprimés et alcooliques bien comme il faut. Alors autant fidéliser le client au plus tôt, avant qu'il décide à 14 ans, après avoir goûté toutes les bières du distributeur en bas de chez lui (celui juste à côté du distributeur de porno*), qu'il préfère la Kirin à la Asahi.



J'ai beau être un grand amateur de bière et prêcher ses bienfaits (notamment sur la silhouette) , moi y'en a être choqué là.


*vous croyez que je blague ? Hélàs...
(le lien vaut le coup pas seulement pour les distributeurs à porno, il y a des choses pas banales là dedans)