31 janvier 2007

Bloguement médiocre

J'ai beau bien faire joujou avec mon nouvel ami de tous les jours au travail, Mr Blog, et même en recevoir des commentaires positifs, quand j'en vois certains autres, je ne peux m'empêcher d'en avoir honte. C'est vrai quoi, tout ca est écrit à la va-vite ; les photos sont, au mieux, pas trop mal ; les sujets traités sont si égocentriques que la seule raison pour laquelle je n'ai pas acheté le nom de domaine Mylife.com, c'est parce qu'il est déjà pris. En tout cas, c'est ce que je ressens en voyant par exemple ces blogs-là :

- Made In Tokyo pour les magnifiques photos (à grosse tendance architecture, mais pas que)

- Deneevrance pour la prose qui dépote (même si bon, en ce moment, c'est pas trop la joie)

Et il y en a des brouettes comme ca. Du moins je suppose. J'aimerais bien les trouver... J'ai bien essayé de taper "blog de qualité" dans Google, mais même avec le critère ' sans "spaces.live" ' *, ca donne assez peu de résultats. J'avais bien quelques adresses de bons blogs BDisants, mais voilà, j'avais.
Donc voilà, si vous avez des adresses de bons blogs qui ne donneraient encore plus envie de me tirer une balle dans la homepage, je suis preneur. Hein Margouillah.


* Comprenne qui pourra... Se moque celui qui comprendra encore mieux...

Interlude audiovisuel

Je profite, encore une fois, d'une journée fort peu remplie pour un peu de bavardage bloguin (je sais, ce mot non seulement n'existe pas mais en plus sonne mal ; si quelqu'un a mieux à proposer, je suis preneur).
Une journée qui s'annoncait pas trop vide, pourtant, avec mes 2 heures de formations habituelles et mon rapport mensuel à rendre au grand manitou demain soir. Pas de bol : mon formateur est absent pour cause de maladie, et le collègue avec qui je dois rédiger le rapport suscité, aussi. Voilà comment une journée chargée se transforme en une journée à attendre Godot...

Puisque je suis un peu en rade sur le japon et même sur ma life - il faut dire que j'ai beaucoup développé les deux sujets récemment -, en attendant le retour de l'inspiration, je vais vous faire un petit topo de ce qui passe sur mon écran en ce moment. En excluant l'écran de ma télé : d'abord parce qu'aucun des mes lecteurs n'a la télé japonaise, et accessoirement aussi parce que c'est à vomir de nullité.


I - Série : Heroes (saison 1, épisode 12)

Ca y est, la série star avec des vrais morceaux de super-héros dedans a repris ! 2 mois que j'étais sur les dents à attendre le retour de mon cher Hiro Nakamura... 2 mois qui ont laissé le temps de prendre un peu de recul sur la série aussi ; j'ai vu cet épisode d'un oeil beaucoup plus critique que les précédents (il faut dire que j'ai eu la bonne idée de découvrir cette série alors que dix épisodes étaient déjà sortis, ce qui fait que je les ai tous engloutis d'affilée ou presque; l'euphorie de la nouveauté limite un peu le sens critique).
Hiro, le salaryman geek qui contrôle l'espace-temps, sauve encore une fois la série à lui tout seul, en étant toujours aussi idiot, attachant, et japonais. Il faut dire que le fait que je comprenne 90 pourcent de ce qu'il raconte n'y est pas pour rien dans le fait que je l'apprécie, ca me flatte l'égo - et me change de mes journées où on me parle composites à matrice métallique et coefficient d'expansion thermique, donc un japonais nettement moins compréhensible... A part ca, l'histoire de Nikki est toujours aussi nulle; miss pompom-girl donne dans le mélo, ce qui évidemment n'est pas beau à voir; l'intrigue avec monsieur méchant n'avance pas, et donne l'impression de servir seulement à étirer l'épisode en longueur.
Un nouveau départ mi-figue mi-raisin donc pour cette série, qui m'avait pourtant laissé une fort bonne impression au départ. Espérons que les scénaristes ménagent volontairement le suspense. Ils nous avaient concocté quelques pirouettes scénaristiques bien savoureuses dans les épisodes précédents, alors on peut toujours espérer...

Pour ceux qui ne connaissent pas la série (c'est un peu à eux que ca s'adresse à l'origine), n'hésitez pas à commencer : ca se regarde facilement, le scénar est pas mal ficelé, j'ai essayé de ne lâcher aucun spoiler trop méchant, et en plus les épisodes recommencent à sortir régulièrement.


II - Movie : Nacho Libre

Mes camarades Vulcanus parodiaient si souvent ce film, à grand coup de "take it eassssssy", "I wanna go prrrrrro" et de "squeeeeeeezze!" agrémentés d'accent mexicain à couper au couteau, que je me suis senti obligé de le regarder. J'ai pas regretté : je me suis marré comme une baleine pendant une heure et demie.
Un film qui pourtant, objectivement, ne casse pas trois pattes à un canard : scénario et dialogues stupides, acting moins que moyen, humour lourdaud. Et pourtant... Ca marche ! Le personnage est tout simplement trop attachant, son accent trop hilarant, tout ces personnages désespérement stupides en sont d'autant plus mignons, et l'absurdité du tout donne au film beaucoup plus de profondeur que ce à quoi on pourrait s'attendre. En plus, on a tendance à passer à côté, mais les décors sont très réussis (du point de vue couleurs particulièrement).
Un très bon divertissement donc, fortement conseillé par votre serviteur.
Attention, à voir en VO exclusivement !! (je sais pas si les francais ont osé doubler ca, mais ca serait inmanquablement un massacre)


III - Anime : Afro Samurai (épisode 04)

Un animé qui ne vient pas du pays du soleil levant, ni même d'Asie, ca pique forcément ma curiosité - surtout quand elle m'est recommandée par mon conseiller numéro 1 es anime, alias Gros Ours. Et puis avec la voix de Samuel L. Jackson pour le héros, RZA (et autres compères du Wu Tang) pour la bande son et un titre pareil, ca sentait bon la nouveauté.
Et bien au final, le premier épisode est alléchant avec des graphismes très corrects, un perso "qui en a", de la violence bien crue avec des combats qui, pour une fois, ne durent pas 3 épisodes, et surtout un ton complètement décalé à fond dans la culture hip-hop... Mais malgré ca, le scénario décoit énormément - il n'y en a pas, ou si peu - ; Ninja Ninja est insupportable ; et certains passages sont quand même un peu difficiles à avaler - c'est sûr qu'on est depuis le départ pas dans le domaine du réaliste, mais aller aussi loin dans la surenchère au bout de 4 épisodes augure du pire pour la suite...
Decu, donc. Pour celui qui cherche un anime à regarder, voyez plutôt là-dessous.


IV - Anime : Death Note (saison 1, épisode 15)

Cette série est une tuerie depuis le premier épisode au Japon. Il n'y à qu'à voir l'affiche de 3 mètres sur 5 à Hachiko Crossing pour s'en rendre compte. Affiche pour le deuxième film tiré de la série, d'ailleurs, ce qui est plutôt impressionnant pour une série de 15 épisodes seulement ! Je ne sais pas si c'est bien arrivé jusqu'en France, alors au cas où...
Death Note a un fondement du domaine du fantistique, mais au final, le coeur de l'histoire tire bien plus vers le suspense/policier. Avec un scénario extrêmement dense et bien ficelé, la série est basée sur l'affrontement de deux génies, se réclamant chacun de la Justice ; ca change agréablement du machiavélisme habituel. D'ailleurs, des points de morale plutôt épineux sont abordés sans chichis : le personnage principal, génial mais pas spécialement au coeur pur, ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs. De nombreuses surprises sont au rendez-vous, et ces 15 épisodes m'ont tenu en haleine non-stop.
A voir !



Ben tiens, mais c'est que c'est marrant à écrire des critiques !! Je le referai.
Avec peut-être un peu de musique, aussi, éventuellement...

30 janvier 2007

Un peu de linguistique : mimétismes, onomatopées et compteurs

Je parlais hier de l'horreur qu'est le keigo. Pour peu qu'on y rajoute les 6 autres niveaux de politesse, le kanjis (alias les 6000 incarnations de tes cauchemards) et les compteurs (je reviendrai sûrement sur le sujet quand j'aurai trouvé une doc décente**), le japonais commence à paraître sérieusement ingérable....

Et pourtant, il y a aussi des choses fabuleuses en japonais. La première et la plus évidente quand on débarque au Japon, c'est qu'il est courant en japonais de faire des phrases avec un seul mot : tout ce qui est compréhensible par le contexte... on enlève ! Ceci est un peu limité par la nécessité d'utiliser un langage poli au travail, mais dans la vie de tous les jours, c'est génial... Comble du comble : faire des constructions de phrase dans ce genre fait très japonais, donc impressionnant venant d'un gaijin. Comment faire au plus simple tout en ayant la classe....
Exemples (admirez les differences de longueur entre original et traduction):
"uaa, benri!" - Wah , mais c'est trop pratique ce truc !
"dekinai" - non, je ne sais pas faire/je ne peux pas
Exemples pas très convaincants ; évidemment, c'est beaucoup plus flagrant dans le contexte, mais bon. En pratique, si on n'est pas limité par le niveau de langue à utiliser, on peut tenir toutes les conversations du monde sans faire de phrases de plus de quatres mots !

Mais là où ca devient vraiment rigolo, c'est quand on remarque à quel point les japonais utilisent les onomatopées et "mimétismes". Exemples :
"PikaPika" veut dire brillant (oui, c'est aussi ce que dit toujours Pikachu...)
"ShabuShabu" est le bruit de la viande qui cuit en fondue, et donc le nom de la fondue japonaise
"ZaraZara" veut dire rugueux
"GuruGuru" indique une rotation
La liste est virtuellement sans fin...
J'en ai trouvée une, pas sans fin, mais bien conséquente sur le très bon wiki de Comme Ca du Japon :

Par ici pour les onomatopées
et par là pour les mimétismes

(Avec en bonus, une savoureuse liste des cris d'animaux en japonais, bien plus longue que son homologue francaise - ils ont même un cri pour le renard...)

Inutile de préciser que certaines de ces expressions valent de l'or - et pour une bonne partie d'entre elles, ont se demandent bien d'où elles peuvent sortir (comment est-ce qu'on peut avoir une onomatopée pour l'engourdissement !?).
Ces listes sont donc bien longues, mais ca m'impressionne de remarquer que j'ai en fait déjà entendu la grande majorité de ces expressions au moins une fois ! En fait, j'en connais même qui ne sont pas listées !! Ce qui montre bien à quel point ce genre d'expressions est utilisé...



**Une petite ballade sur le même wiki et je tombe sur une liste imposante de ces fameux compteurs. Je vous laisse lire leur explication, qui résume bien :
les compteurs en japonais.
Voyez le nombre, voyez les différents cas; c'est à s'arracher les cheveux (mes préférés : ha, le compteur à oiseaux et à lapins, et chou, le compteur à slips mais seulement quand on ne porte que ca. Et je ne rentre même pas dans les "peu fréquents", comme le compteur à commodes).
Puisque ce n'est pas encore assez compliqué comme ca au goût de nos chers japonais, notons encore que ces compteurs varient (ha peut devenir ba ou pa) en fonction du nombre qui se trouve devant. Et bien sûr, les compteurs les plus courants sont irréguliers (le compteur générique, celui à gens et celui pour les dates, notamment). T_T

29 janvier 2007

De l'intérêt d'être un gaijin

Ca commence a faire un moment que je tiens ce blog. Les messages quotidiens, c'est un truc plutôt récent, certes ; mais je commence quand même à avoir un début de lectorat. Et je viens de me faire la réflexion que parmi vous, très chers lecteurs, bien peu doivent en comprendre le nom, ce qui est un peu triste...
Réparons donc cette vilaine omission, avec une petite discussion sur le statut de gaijin.


En japonais, le terme désignant un étranger est gaikokujin (外国人: personne-d'un-pays-extérieur). Relativement récemment (dans le courant du sciècle...), ce terme a été contracté en gaijin ; mais à l'usage, le sens a sensiblement varié par rapport à l'original.
Notons d'abord que cette contraction conserve uniquement les kanjis pour extérieur et personne ; ce qui donne donc personne-de-l'extérieur... La différence est énorme. En effet, au Japon, le concept d'intérieur/extérieur est l'un des fondements de la société (外 soto ・ 内 uchi, ou intégration/marginalité, ou encore connaissance/inconnu). Le japonais moyen fait tout pour être uchi (agir, penser, s'habiller comme la majorité); être soto est humiliant et honteux. Evidemment, je caricature, mais ca permet de cadrer un peu les concepts fondamentaux qui se cachent derrière le fameux mot : "gaijin".
Gaijin est donc un terme péjoratif, à l'origine du moins. Les étrangers, particulièrement européens, sont très bien accueillis de nos jours, mais ce n'a pas toujours été le cas. Ce mot a été inventé à l'attention des Américains, à une époque où les Japonais et eux n'étaient pas exactement comme cul et chemise.
De nos jours, même si le terme n'est pas politiquement correct (vous ne l'entendrez pas à la télé), il est assez couramment utilisé. Surtout par les gaijin eux-mêmes d'ailleurs. Un peu comme les Noirs qui s'appellent "negro" entre eux, quoi... Les japonais, polis et attentionnés, répugnent souvent à l'utiliser - en tout cas en notre présence, à l'exception de certains d'entre eux, que l'on connaît bien. Des gens, donc, pour qui nous sommes devenus uchi : pas des japonais, mais des connaissances.

Concrètement, qu'est-ce que ca implique d'être un gaijin aujourd'hui à Tokyo ? Voilà une question absolument surdocumentée ; bouquins et sites internets à la pelle traitent de ce sujet. Pourtant, après en avoir lu un certain nombre, ca reste un peu flou. Ne prétendant pas à la compréhension du problème, je vais me contenter de raconter comment ca se passe pour moi...


Etre un gaijin, ca a d'abord quelques conséquences triviales mais rigolotes :
- Retrouver mes congénères dans la foule, même avec cette densité caractéristique de Tokyo, ne me demande en général pas plus d'efforts que me mettre sur la pointe de pieds et chercher une autre tête qui dépasse... A l'exception notoire de cette chère Sarah-chan ; dans son cas, il faut chercher une tête au même niveau que les autres, mais surmontée d'une touffe improbable et sautillant dans tous les sens :p
- Faire peur aux gens ! C'est certes un peu spécifique à mon statut de grand mâle barbu et dreadu, mais assez frappant. Quand je marche dans des rues peu frequentées la nuit, à peu près 80 pourcent des femmes seules que je croise changent de trottoir !! Et quand je prend le métro, les gens préfèrent toujours se tasser sur la banquette d'en face plutôt que de s'assoir à côté de ce louche individu que je suis, ce qui me laisse souvent le loisir d'être assis comfortablement...

il y en a d'autres comme ca, mais celles auxquelles je voudrais en venir sont substantiellement plus positives pour moi, dans le cadre du travail :
Si j'avais été japonais, mon quotidien au travail serait très probablememt un enfer. Principalement parce que je suis jeune, stagiaire, et très récemment entré dans l'entreprise. Trois conditions liées entre elles, certes, mais qui sont probablement les trois pires tares qu'un employé japonais puisse avoir ! En suivant le système hiérarchique japonais, aussi complexe que fondamental, je suis tout en bas de l'échelle. Le technico de bas-étage, la secrétaire, la serveuse à la cantine, les poissons rouges dans l'aquarium et peut-être même les plantes vertes ont un statut supérieur au mien... Ce qui m'obligerait, théoriquement, à passer mes journées à servir du café et autres basses besognes (cf Stupeur de Tremblements) tout en jonglant entre Keigo et Songo, deux variantes du japonais à utiliser lorsque l'on s'adresse à des personnes de rang supérieur. L'une sert à flatter son interlocuteur et l'autre à se rabaisser. Ce truc est si compliqué à utiliser que les japonais eux-mêmes se prennent les pieds dedans régulièrement, ce qui donne de bonnes excuses aux cheffaillons pour les réprimander (à se demander si ca n'a pas été inventé spécifiquement pour ca...). Exemple : en keigo (pour parler d'un supérieur), le verbe irassharu remplace à la fois les verbes être (quelque part), arriver, et partir. Vous imaginez un peu les quiproquos possibles avec un truc pareil ?? Exemple :
A : Bonjour, est-ce que Mr X irassharu (est la) ?
B : Bougez pas, je vais voir... Ah, il vient d'irassharu (partir).
A : Très bien, passez le moi svp.
B : Ah ben non, il irassharu pas (est pas la)...
A : Mais vous venez de dire que... Bon. Quand est-ce qu'il irassharu (revient) ?
B : Il irrasharu (est parti) il y a 5 minutes...
A : ...
Il y a évidemment des moyens de contourner le problème, mais on se demande qui est le sociopathe qui a mis au point ce language à la con, quand même !
Mais heureusement, puisque je suis un gaijin, j'en suis dispensé, et même félicité quand j'arrive à utiliser une formule de politesse basique correctement !! :)


Il y en a encore d'autres, mais mes horaires de travail sont terminés, alors je garde ca pour demain :p

Rude week-end

Comme je l'avais laissé entendre dans un post précédent, c'est un week-end pas exactement reposant qui vient de se terminer...


Vendredi soir : soirée chez Yamakawa

Pour les non-Vulcanus, Yamakawa n'est pas un japonais, c'est un collègue espagnol, légèrement excentrique (...), qui se fait appeller comme ca parce qu'il en a eu marre que les japonais prononcent son nom si mal qu'il ne se reconnaissait même pas.
Soirée chez lui, donc, à l'occasion du retour au bercail d'une stagiaire francaise de son entreprise. Ce fut ma première soirée depuis mon arrivée au Japon qui se passe chez quelqu'un plutôt que dans un bar. Quel bonheur ! L'ambiance en est infiniment meilleure, décidément.
En plus, Yamakawa a la chance d'avoir recu par son entreprise un appartement scandaleusement grand : 3 pièces, plus cuisine et salle de bain... une trentaine de mètres carrés... Il peut inviter qui il veut... Alors avec mon 12 mètres carrés placards compris où personne à part moi n'a le droit d'entrer, vous imaginez bien que j'avais un peu la larme à l'oeil.
Monsieur s'est même offert le luxe d'avoir une liste d'invités presque équilibrée entre occidentaux et japonais, ce qui est bien plus difficile que l'on pourrait croire. Et surtout, c'est agréable ; ca retire un peu ce vilain sentiment d'être un étudiant Erasmus qu'on aurait translaté dans un pays différent... Et puis ca permet de parler un peu japonais autrement qu'en mettant des formules de politesses à tous les coins de phrases comme au boulot, ce qui est non seulement chiant mais aussi terriblement laborieux. (cf un post qui arrivera bientôt à ce sujet...)
La soirée en elle-même était très sympa... Enfin, je crois - je me souviens pas très bien :p
Le lendemain matin, par contre, pour les raisons que vous pouvez imaginer, fut beaucoup moins rigolo.


Samedi soir : anniversaire simultané de Sarah et Sylvain

Alors celle-là, connaissant les deux loustics, on s'attendait à ce qu'elle soit apocalyptique ; on a pas eu tellement tort. Le démarrage fut difficile pour les présents à la soirée de la veille, en tout cas pour moi qui dormais encore à 19h pour commencer la soirée à 20 heures... avec deux heures de trajet. Mais tout ca fut vite oublié avec toute cette bonne ambiance.
Sylvain s'est chargé du thème idiot : "pink". Une boisson gratuite sur présentation d'un accessoire rose (broche à cheveux, sous-vêtements, n'importe quoi). Sarah, quand à elle, s'était chargée de trouver un endroit pour la soirée, "un bar tenu par des amis, réservé pour la soirée". Chouette alors, qu'on s'est dit ; mais connaissant un peu la demoiselle, on aurait dû flairer le plan machiavélique...
En cherchant sur internet un plan d'accès à l'endroit, j'ai un peu eu la puce à l'oreille, sachant que les sites listant ce bar étaient tous labellisés gay. Mais dans l'absolu, ils en disaient du bien, et puisque la soirée était privée, ca ne serait pas vraiment plus gay que nos soirées habituelles, aue je me suis dit. Erreur !!
Je l'ai compris très rapidement en arrivant sur place. Car outre les serveurs torse nu, les murs étaient couverts de photos de monsieurs fort peu vêtus, voire pas du tout, dans des poses souvent plus que suggestives. Plus explicitement, la plupart d'entre eux "prenaient les choses en main" - et même en mains, pour les mieux dotés (la majorité, en fait)... La déco des toilettes, tout à fait dans la même veine, fut carrément tout une expérience.
Mais où est le machiavélisme de Sarah dans tout ca, que vous vous demandez ; j'y viens, j'y viens. Pas que ce soit un plan machiavélique visant à tous nous convertir en amateurs de comédies musicales et de Judy Garland, non non, vous n'y êtes pas. Mademoiselle n'y aurait pas d'intérêt particulier d'ailleurs... Non, le coeur de l'histoire, c'est que dans ce bar, les boissons étaient à moitié prix pour ces messieurs disposés à "tomber la chemise" -- ceci pour faire chauffer l'ambiance, mais aussi pour le plaisir des serveurs, et celui des demoiselles présentes qui se régalèrent du spectacle de cette bande d'alcooliques prêts à vendre leur corps pour quelques verres de plus. Tout particulièrement Sarah, dans l'omdre d'un coin de la salle, l'appareil photo en main et un rire digne du Dr. No* sur les lèvres. 95 pourcent des mâles présents finirent effectivement sans le haut. 100 pourcent de ceux-ci finirent la soirée avec diverses inscriptions au marqueur, plus ou moins politiquement correctes, en travers du torse, du dos, ou les deux...
Bref, un début de soirée très réussi.
La fin se soirée fut bien aussi, passée en danse effrénée sur de la bonne musique (pour une fois), et jusqu'à l'aube (comme d'habitude).


Lundi matin, par contre, c'est pas l'éclate....


* Non, pas Jean-Luc....

26 janvier 2007

Photos de vacances : la suite

Plus de photos sont arrivees sur mon compte Flickr.
C'est carrément 6 nouveaux albums qui vous attendent ! Pas aussi chargé que les précédents, mais il y a quand même un grosse centaine de photos au total.


Dernier album sur Kyoto, avec un temple et le quartier des geishas, de nuit.

Hikone :
Petite ville célèbre pour son château, qui eut pour l'occasion de notre visite la bonne idée d'être sous la neige.

Gero :
Quelques photos seulement de cette ville thermale où on s'est arrêtés le temps d'un Onsen.

Takayama :
Très sympathique petite ville de montagne, elle aussi sous la neige, où on a passé le réveillon.

Kanazawa :
Un autre château, et un joli jardin.

Et pour finir, "Il sont fous ces japonais !" :
des gens pas banals, photographiés dans les lieux branchés de Tokyo - ce qui inclut, bien sûr, les cosplays de Harajuku. Et quelques conneries en bonus.


Tout comme pour les précédents, c'est brut de décoffrage ou presque. Merci pour votre indulgence (ou votre patience, c'est selon).

25 janvier 2007

Photos de vacances : Kyoto et environs


J'ai enfin trouvé un peu de temps et de motivation pour commencer à mettre en lignes les photos de mes vacances de Noel.
Il y en a 200 environ fraîchement arrivées sur Flickr, organisées en 5 albums : 3 sur Kyoto (Pavillion d'Or et divers, Kyomizudera, et Fushimi Inari), 1 sur Kôya-san, et le dernier sur Nara. Tout cela couvre un peu moins de la première semaine de nos vacances de Noel, ce qui donne une idée du point auquel j'ai fait chauffer le diaphragme...
Pour le moment, les photos sont brutes de décoffrage : pas de Photoshop, pas de titres, pas de commentaires, quasiment pas de tri, un classement vite fait mal fait. Si ca vous rebute, patientez encore un moment et ca devrait s'arranger.* Mais pour les impatients, je pense que les imqges parlent d'elles-même, alors... Profitez.
Il y en a encore autant dans mon appareil que je dois mettre, et encore encore (!) autant prises par Sarah, qui viendront aussi.

Les liens vers les divers albums Flickr sont dans le panneau latéral ; je les aurais bien mis ici, mais Blogger n'accepte pas le javascript dans les posts. Grrr.

Enjoy !


* Mais pas ce week-end, parce qu'avec une énorme soirée vendredi et une encore plus grosse samedi en perspective, y'a peu de chances que j'ai le temps (ni les yeux ou les neurones)

24 janvier 2007

Et hop, un blog un peu moins moche

Aussitôt dit... Fait dans des délais raisonnables : voilà que monsieur blog est relooké, modérément certes, mais c'est un début.
Z'avez vu comme elle est jolie ma bannière ? Hein, hein ? C'est moi que j'l'ai faite.
:)

Se faire chier au point de faire du HTML...

...Ca me semble un peu tragique. Et pourtant !!
Je pense que ca se remarque tout de suite : j'ai tripatouillé mon petit blog. Des choses agréables, et des moins utiles sont apparues. Ca faisait un moment que ca me demangeait, mais je n'avais pas trop le courage de mettre les mains dans ce cambouis qu'est le HTML brut de décoffrage propose par Blogger... Ben voilà, le déseouvrement aidant, je m'y suis mis.
Au boulot, mon objectif du mois est d' "améliorer mes skills informatiques" ; je pourrais presque dire que je travaille - si j'étais vraiment de mauvaise foi.

Du cote des bonnes choses, le plus significatif est probablement que j'ai élargi la zone de texte, ce qui rend la lecture nettement plus agréable à mon avis. J'ai aussi légèrement modifié les couleurs et mises en forme du titre et du panneau latéral.
Panneau latéral qui accueille de nouveaux venus, qui eux sont assez clairement du domaine du gadget :
-un compteur de visites (vous, vous n'avez que le compteur, mais moi je peux tracer tous les gens qui viennent sur le site, statistiques à gogo, localisation geographique et tout, hinhinhin)
-un truc encore moins utile : un formulaire pour s'abonner à mon blog par mail, ou même par RSS pour les technophiles... J'ai failli mettre le petit compteur pour les abonnés, mais vu qu'il va probablement plafonner à son niveau actuel (zéro), ca serait un poil pathétique.

D'autres tripatouillages sont plus que probables dans les heures/jours a venir. Je vais peut-être meme me decider a mettre une image derriere le titre, si ca se trouve !!

(j'entends deja les informaticiens se moquer : "mettre une image sous du texte, houla, oui. Il doit falloir au moins 35 de QI pour un truc aussi complexe". Et bien chers informaticiens... Vous n'avez pas envie de lire ma reponse.)

EDIT (16h30) : en fait, il se peut très fort que je change complètement le template. Je suis en train d'y travailler, mais c'est pas évident d'intégrer le contenu blogger dans un template qui n' à rien a voir quand on est un handicapé du HTML (sans mê
me parler du CSS)

EDIT (20h30) : bon, en fait Blogger a fait une nouvelle interface toute pratique pour modifier tout ça :/ Je m'en rend compte qu'après avoir nagé des heures dans les balises... Pas grave, ça aura été instructif.

23 janvier 2007

Ôô ! voilà qui est déjà mieux !

Bonne nouvelle pour les stressés de la typo - dont je fais partie.
J'ai trouvé un plugin pour Firefox qui me permet d'insérer des caractères accentués à la francaise sans avoir à rentrer dans 3 menus, cliquer 12 fois ou taper un code a 8 chiffres. Enfin !
Et malgré que je sois affreusement surbooké aujourd'hui, j'ai même pris la peine de rajouter les accents manquants sur les posts précédents :)


Petite question en passant : mais quelle(s) langues peuvent bien utiliser des caractères barbares comme : ĝ , ŭ , ou encore ž ...?

Interlude automobile

Toyota Fine-X concept car

Puisque je suis toujours aussi surmené au travail, j'en profite pour vous montrer l'un des derniers concept cars made in Toyota, que j'ai eu l'occasion de voir au showcase de l'usine Toyota à Nagoya, visitée avec le Centre en novembre. C'était de loin le produit le plus intéressant en demonstration, du moins de mon point de vue.

Ben c'est malin, on voit pas du tout la bagnole avec ces deux blaireaux au milieu


La bestiole, nommée Fine-X, est la petite dernière de la gamme de concept cars de Toyota basée sur la technologie de Fuel Cells, très en vogue en ce moment (explication @Wikipedia, en anglais...) - en gros, un moteur qui fonctionne a base de carburants nouvelle generation, a priori l'hydrogène. L'avantage principal, mis à part le fait que le pétrole est voué à disparaître dans un futur proche, est que c'est ultra-écologique : le seul produit rejeté est... de la vapeur d'eau.
Mes collègues chimistes rétorqueront probablement que ce n'est pas si génial que ca d'un point de vue énergico-écologique, parce que la production de l'hydrogène lui-même pollue fortement. Mais je vous laisse voir ca avec eux (ou avec Wikipedia), parce que pour ma part, je n'y comprends pas grand-chose. Je me souviendrais quand même longtemps de Oliver en train de démonter les pauvres responsables communication de Panasonic sur le sujet (Panasonic nous a aussi présenté un certain nombre de Fuel Cells), à grand coups d'explications scientifiques qu'ils ont visiblement encore moins compris que moi.
Toujours côté écologie, les materiaux utilisés sont tels que le véhicule peut être recyclé/détruit sans aucune émission de CO2.


Quoi qu'il en soit, c'est aussi une technologie bien intéressante du point de vue design automobile, puisque c'est extrêmement modulaire. Ca permet d'alimenter les quatre roues indépendamment, par des moteurs électriques situés à l'intérieur même des roues, notamment... Ce qui nous amène au point vraiment intéressant à propos du Fine-X : grâce a ce machin, les ingénieurs nous ont pondu une voiture dont les roues sont non seulement alimentées indépendamment (ce qui n'est pas exactement une innovation, au final), mais peuvent carrément pivoter de facon indépendante ! Vous voyez le genre d'application ?

toyota_fine_x.jpg

J'aurais aimé mettre un lien sur la vidéo qui etait diffusée au Showcase, mais elle n'est visiblement pas encore publiée sur le Net, malheureusement. Vous devrez donc me faire confiance quand je vous dis que c'est bluffant - même si ca reste probablement pas réalisable avec les technologies actuelles, ca viendra très probablement.
Le machin est donc capable d'orienter chaque roue dans n'importe quelle direction. Conséquence : capable de tourner sur place a 360 degrés, rouler en crabe... Imaginez un peu le bonheur pour se garer a Paris ! Pour faire demi-tour dans une ruelle ! Sortir du garage ! Ma chère maman, qui se refuse obstinément à faire un créneau, en serait toute retournée. Sans avoir bien sûr à piloter chaque roue à la main, ce qui serait assez ingérable ; Toyota prévoit d'intégrer un calculateur et des capteurs vidéo pour semi-automatiser les opérations de parking et autres maneouvres- avec bien sur un controle sur l'accélérateur et le frein, histoire de ne pas se garer sur un passant, au cas où. Ca peut paraitre assez irréaliste, et pourtant, il existe déjà des prototypes (à propulsion traditionnelle) capables de faire ca étonnament bien.



toyota_finex_concept_3.jpg


Autre aspect intéressant, et qui est un peu moins du domaine du un-jour-peut-etre : le design. En plus d'être pas moche, le Fine-X incorpore quelques idées pas piquées des hannetons.
Les portes ne sont pas banales, puisque ce sont des ailes de mouette qui couvrent carrément toute la partie latérale ! Ce qui permet d'admirer l'intérieur spacieux et classounet, mais pas seulement. Ils nous ont pondu l'idée assez marrante des sièges avant capables de pivoter vers l'extérieur et s'abaisser, pour rentrer/sortir du véhicule le plus simplement du monde... Si c'est pas la classe, ca ! Ca devrait être sympa pour s'arrêter regarder le paysage sans bouger ses fesses.
Et puis d'une manière générale, j'aime bien le design : futuriste, épuré, simple et efficace.

Bref, j'aime bien.


Je suis pas très sûr d'avoir intéressé grand-monde avec ce post à rallonge, mais au moins, ca m'a bien occupé de l'écrire; c'est toujours ca de temps de "travail" en moins !!



Et ce en toute discrétion, d'ailleurs. Si toi aussi tu veux poster sur ton blog en faisant semblant de lire/traduire des choses sérieuses sur Internet, il te faut Performancing :)

22 janvier 2007

Définitivement plus stagiaire que salaryman

Encore un post écrit depuis le boulot. Ca donne une idée de la quantité ridiculement faible de travail qu'on me donne... En fait non, c'est encore nettement moins que ca.
Sur les 10 journées de travail que j'ai faites jusque la, estimons le nombre de celles ou j'ai fait quelque chose :
- le premier jour, assez logiquement, était consacré à divers soucis logistiques et visites
- deux demijournées de visites diverses
- 4 jours entiers d'absence complète de mon équipe (à part moi...), le plus souvent partis sans rien me donner à faire.

Ce qui nous donne, au mieux, 40 pourcent du temps de travail effectif. Ce qui est encore assez loin de la vérité, puisque j'en passe encore une majorité a écrire des mails, lire Le Monde, etc. Bref, ca ne s'arrange pas ; je rouille.


Comme je le disais plutot, je ne m'en plains pas plus que ca ; glander n'a jamais fait partie des choses qui m'horripilent. Pourtant, j'aurais bien aimé faire quelque chose d'un poil plus constructif de mon temps. Mettre en ligne mes photos de vacances, par exemple, mais ca reste delicat depuis le boulot - même si mon equipe n'est pas là, Bucho (general manager) a une ligne de vue très nette sur mon écran, ce qui limite quand même ce que je peux me permettre.

D'un autre coté, je préfère quand même ma situation a celle de ma collègue Sarah, qui doit lire des papiers de recherche en japonais, mange du C++ (avec commentaires en japonais aussi) à longueur de temps, et fait des journees de plus de 10 heures.

Mais je préfèrerais quand meme celle d'Emiliano, mon collègue de biture, architecte et playboy de son état, qui a carrement une semaine de congés payés par mois pour aller visiter à peu près tous les lieux significatifs du Japon, tous frais payés ; sans parler des conférences à l'étranger où il est aussi invité, de son boulot super-intéressant et de ses horaires ridiculement réduits. On trouve toujours plus chanceux que soi.

16 janvier 2007

Tremblement de terre ! Enfin !!

Jusque là, même si j'ai déjà vécu beaucoup d'expériences 'typiques' du Japon, je ne peux pas dire que j'ai fait le tour de ma "liste des choses à faire pendant que je suis là". J'ai bu du sake (plein!), porté un kimono, croisé des geishas, joué a des jeux videos stupides, regardé des émissions de télé si stupides qu'elles feraient pleurer de joie Etienne Mougeotte, vu les cosplays de Harajuku, traversé le Hachiko Crossing un nombre incalculable de fois, vu tellement de temples que je pourrais en dessiner un les yeux fermés... Et pourtant, je suis encore loin d'en voir le bout - et c'est tant mieux, bien sûr.

Mais depuis ce matin, je peux rajouter une croix de plus sur la liste... Le tremblement de terre !


Il y en a bien eu quelques uns déjà depuis mon arrivée (un sismologue vous dira qu'il y en a tous les jours; mais 98 pourcent ne sont pas sensibles, alors je lui repondrait que ca ne nous avance pas à grand-chose), mais ces coquins ont la mauvaise habitude de se produire au petit matin. Et comme chacun le sait, j'ai le sommeil plus lourd qu'un troupeau d'éléphants obèses, ce qui m'a empêché de sentir quoi que ce soit.
Celui-là aussi a eu lieu tôt le matin, tellement tôt qu'il serait plus raisonnable d'appeler ca la nuit : 3h18. Seulement celui là, avec son 5.7 sur l'échelle de Richter et son centre situé juste sous Tokyo (je viens de lire la depeche), était de taille nettement plus respectable que ceux auxquels j'ai eu droit jusque là ! Ma chambre a bien bien bougé, pendant environ une ou deux minutes je pense, assez pour faire tomber un ou deux trucs de leurs (certes instables) positions. Malgré que je fus quand même bien dans le pâté, j'ai tout de suite été frappe de voir à quel point ca ressemblait à la simulation qu'on avait fait au centre de prévention au mois d'octobre ! Même le bruit était une copie conforme. Chapeau, messieurs les ingenieurs japonais.


En tout cas, ca m'a pas inquiété le moins du monde. J'étais rendormi dans la minute suivante. Tellement bien que je n'étais plus très sûr avant de lire les infos de l'avoir réellement senti ou simplement rêvé !

13 janvier 2007

Du sentiment d'être un héros (à moindre frais)

Petite anecdote tirée de mon vendredi soir à Roppongi...

Après avoir passé ma première semaine au bureau, une décompression digne de ce nom était de rigueur ; je n'avais pas vu Roppongi depuis presque un mois, il était temps de m'y remettre ! Il était temps : moi qu'on appelait Roppongi Master, j'ai réussi à me perdre en allant au Grace - la honte !

J'y suis allé avec Dries et Emiliano, fidèles compagnons de bitures, irremplaçables en ces temps d'explosion du groupe et de solitude. Mais finalement, les deux ont disparu assez rapidement, fort prabablement avec une jolie japonaise au bras, les connaissant (pour Dries je sais pas trop, mais Emiliano c'est sûr :p). Me voila donc tout seul à attendre le premier métro. J'ai passé environ une heure en discussion plaisante et danse avec une charmante demoiselle nommée Haru, d'origine hispano-japonaise (mélange très réussi !), modèle de métier. Seulement voilà, une fois l'heure de fermeture approchant, voilà que mademoiselle s'excuse et se barre. Et lorsque je lui apporte le verre que je lui avais payé et qu'elle avait à peine entamé (alors qu'elle l'avait demandé) pour lui proposer de le finir, voilà qu'elle me néglige comme le premier malotru venu ! Probablement dans la crainte que je me mette à flirter, voire l'inviter à l'hotel ou que ne sais-je (j'ai jamais bien compris comment ça marchait, de toute façon, la drague en boîte). J'imagine que c'est ce qu'on pourrait appeler une 'déformation professionnelle', mais pas très classe quand même, surtout que je n'avais aucune intention de ce genre.

Puisque l'heure de fermeture était arrivée, je sors donc pour rejoindre mes pénates ; En chemin, je m'arrête acheter une boisson au conbini du coin. En sortant, qu'est-ce que je vois? Haru en train de se faire vilainement emmerder par un relou comme on en trouve des camions entiers à la sortie des boîtes, particulièrement au Japon. Elle et sa copine cherchaient manifestement à le fuir, sans grand succès. Je suis resté à observer la scène un instant, jusqu'au moment où le gars se met carrément à la pousser et à la faire tomber. Et voilà que mes jambes se lancent toutes seules en direction de la scène, et que j'interpelle le type... Vraiment pas le genre de chose auquel je suis habitué, surtout en territoire étranger ! Et pourtant me voilà à l'attraper et le raisonner sur un ton (modérément) menaçant, en japonais... Il faut bien dire que le gars faisait dans les 1m60, 60kg, ce qui facilite un peu le travail ! La discussion a à peu près donné ça :

Moi, calme mais ferme : Tu ferais mieux d'arrêter ça.
Lui : Et pourquoi ça?
Moi : Ca se fait pas. Tu vois bien que tu l'emmerdes !
Lui, vaguement provocateur : t'es son mec ?
Moi, parlant lentement : Non, mais toi non plus. Ce que tu viens de faire là, c'est pas très gentleman.
Lui : D'où tu viens, toi ?
Moi : France.
Lui : Les conseils de Francais, je m'en fous.
Moi : Je m'attendais pas à ce que tu m'écoutes...
Lui : Tu me veux quoi alors ??
Moi, grand sourire : Maintenant ? Plus rien. Les filles sont parties depuis longtemps, tu ne peux plus rien leur faire. Allez, bye bye, et bonne nuit !
(une tape sur l'épaule, et direction le métro)

Il m'en a pas fallu plus pour me filer la banane, et me sentir super-héros sur le chemin du retour...

Ce qui, soit dit en passant, ne m'a pas empêché de m'endormir à répétition, au point de rater trois fois la station où j'étais sensé descendre.

12 janvier 2007

Ni Stupefié ni Tremblant, mais bien depaysé quand même

En attendant les photos de vacances, quelques remarques sur le boulot pour decompresser entre deux pauses café. Mes premiers jours au boulot, bien que passés en majorite a attendre qu'on me donne des choses à faire en vagabondant sur le Net, me donnent quand même un certain nombre de choses à raconter. Pas sur ce que je fais en soi, qui manque assez franchement d'iintérêt et dont je ne sais de toute facon pas encore grand-chose; mais plutôt sur mon nouveau quotidien et les habitudes de travail de mes chers collègues.


D'un point de vue logistique, j'ai mon bureau dans l'open space du departement, avec mon collaborateur direct en face et le boss juste à ma gauche - ce qui rendrait les choses un peu difficiles pour se la couler douce, si seulement il etait là plus d'une heure dans la journée... De toute facon, il est très sympa, donc pas vraiment de problème de ce côté là. J'ai mon ordinateur, d'où j'écris en ce moment, mon petit set de papeterie, et surtout mon bel uniforme bleu ciel trop petit, avec chaussures de securité, casque, guêtres, lunettes et gants assortis ! La tenue est en soi assez ridicule, mais quand on y ajoute les soucis de taille - je suis pas exactement dans les standards japonais-, particulièrement en ce qui concerne le casque, ca donne un truc assez tragicomique.

Le boulot commence à 8h30 ; à 8h25, une petite musique (pseudo-classique) se fait entendre dans tous les batiments. Tous les employés ou presque se levent (même si les horaires n'ont pas encore commencé, tout le monde est là) pour... Faire leur gym, en rythme, suivant les instructions dont s'accompagne la musique ! Quand la journée commence par une reunion, le même cirque a lieu dans la salle de réunion. Pour ce qui est de la fin de celles-ci, elles se font le plus souvent en levant le poing à plusieurs reprises et criant en choeur : "Ganbarou !", qui signifie plus ou moins : "faisons de notre mieux". Oui, ca fait peur.

Derniere surprise en date : le vendredi après la pause repas, tout le monde attrape un balai et fait le menage dans le bureau... Grand chef y compris.


Mais ce qui fait le plus peur (ou rire, c'est selon) dans l'histoire, c'est sans doute leur obsession constante pour la sécurité. Au point que, au sein de l'entreprise, "konnichiwa" (bonjour) a carrément été remplacé par "goanzenni" - grosso modo "en securité".
...

C'est loin de s'arrêter là : par exemple, le premier jour, mon boulot s'est resumé à lire le fascicule contenant les instructions de sécurité. Ce qui m'a effectivement pris presque la journée toute entière, le machin faisant 80 pages A4 !! Tout ca pour rester toute la journée devant un ordinateur... Ce papier comportait quelques morceaux absolument succulents, il faut absolument que j'en cite quelques passages ici un de ces quatre, ca vaut son pesant de cacahuètes (mais là, j'ai la flemme).

Plante devant mon ordinateur toute la journée, donc, mais en portant de chaussures de sécurité coquées. Ben oui, on sait jamais; je pourrais me faire tomber le clavier sur les orteils... Quand il est question d'aller dans un labo, la ca devient sérieusement invivable ; ne serais-ce que pour aller en métallographie, où les machines les plus dangereuses sont un microscope électronique et un spectroscope de masse (pour ceux qui pensent que je parle en japonais : des trucs absolument sans aucun danger), il faut porter casque, lunettes de sécurité et guêtres !!

Quand on ajoute à ca les reunions sécurité hebdomadaires dans tous les départements, les panneaux, signes, marquages, communiqués omnipresents et la quantité hallucinante d'inspecteurs de sécurité (plus communement appelés chez nous inspecteurs des travaux finis), on se rapproche fortement de la pathologie.


Tout ca fait que jusque là, je me suis plutôt bien marré en réunion, même en ne comprenant pas un mot de ce qui se disait - de toute facon, ca ne me concerne absolument pas... Et puis j'ai quand même fait des trucs assez sympas, comme ce matin la visite des usines de production d'acier, notamment les hauts fourneaux, le centre de traitement et la chaîne de roulage a chaud, tous extrêmement impressionnants. Désolé, je n'ai pas eu le droit de prendre des photos.

Je passe beaucoup de temps à la bibliotheque aussi, principalement pour roupiller tranquille sans le chef a proximité, mais aussi pour lire (incroyable, non ?) ; ils ont une quantité surprenante de publications en anglais - certes, la plupart d'entre elles parlent de métallurgie, mais il fallait s'y attendre.

La cantine est correcte; c'est "bentô" basique tous les midis. Mangeable, mais vraiment pas folichon. Enfin, on crache pas dans la soupe quand elle est gratuite! Bonne surprise par contre, il y a des machines à café high tech qui font effectivement un café très correct, ce qui est rare par ici.


Jusque là ca se passe plutot bien, donc , mis a part le fait que l'on ne me donne pas grand chose a faire - ce qui ne me derange pas plus que ca. Ca va probablement se corser bien assez tôt.

Je suis millionnaire

Non, je n'ai pas gagne l'Euromillion... C'est plutot difficile a trouver dans ces contrees, de toute facon. J'ai juste recu l'integralite de ma bourse de l'annee.

Je suis 'juste' millionaire en Yens, ce qui vaut quand meme nettement moins qu'en euros, certes, mais fait quand meme une jolie somme. Ca fait de moi un 7000euros-aire, a vue de nez. Certes, ca pete beaucoup moins dit comme ca, mais ca n'en reste pas moins mon record personnel, et de loin.

Je me vante maintenant, parce qu'avec les vacances de cet hiver et la Playstation que je viens de m'acheter, je suis sur le point de replonger en-dessous de la barre... Il faut en profiter maintenant, ca risque de me prendre quelques annees avant de revenir un membre du club relativement ferme des gens dont le compte en banque affiche 7 chiffres. Mais cette fois, ca sera en euros !

10 janvier 2007

Tant de choses a raconter...

... Que je n'en ai encore raconte aucune.

Logique imparable, n'est-ce pas ? Enfin si, l'absence de posts jusqu'a ce lundi etait tout a fait justifiee avec le rush de la fin des cours de japonais, l'arrivee de Sarah et les peregrinages vacanciers qui s'en sont suivis. Mais bon, ca fait maintenant plus de deux jours que je suis rentre, et avec tous les trucs dont j'avais envie de parler suite a tout ce condensat d'evenements (plutot, de choses a raconter, comme le dit le titre), on aurait pu s'attendre - moi le premier - a du post rapide et prolixe. Et ben non. Meme ma pauvre petite mere a du attendre jusqu'a aujourd'hui pour avoir un signe de vie de ma part. La connaissant, c'etait probablement juste a temps pour qu'elle arrete de se ronger les ongles avant de s'attaquer a la pulpe de ses doigts... (pardon moman, le prends pas mal. En vrai, je sais que tu es zen, vu comme je t'ai bien habitue a l'absence de nouvelles*).

Non, et puis au final, ca a pas exactement ete la glandouille intense depuis mon retour au bercail, puisque j'ai commence le boulot dans la foulee - oui, de ce cote aussi d'ailleurs, j'ai un paquet de choses a raconter.
Et puis l'autre raison, c'est que dans le blues post-depart de Sarah et pre-salarymanisation, deux evenements non seulement pas droles mais qui en plus ont eu le culot de se produire dans la meme journee, j'ai noye mon chagrin en bon japonais nationalo-consumeriste. Non pas en me gavant de sake hors de prix comme ils savent si bien le faire (et en toute modestie, je suis pas mauvais non plus dans ce domaine, si on remplace le sake par certains autres alcools moins onereux. Mais ca, chers lecteurs vous le saviez deja), mais plutot en depensant inconsiderement mon pecule dans des produits technologiques de fabrication nippone. En l'occurence : la derniere Playstation, des jeux, et la grosse tele Sony qui va avec. Encore une chose, donc, qui m'a tenu eloigne de ce cher deversoir a egocentrisme megalomano-exhibitionniste, communement appele Blog .

Voila, tout ca pour dire que je n'ai rien dit. Je crois que j'ai illustre ma these avec brio, la, pour le coup... La profession de foi sous-jascente etant, on s'en doute, que je reparerait cette vilaine omission dans un futur raisonnablement proche, avec quelques centaines de photos a l'appui. Ca vous changera des proses interminables qui au final ne racontent rien du tout - a part, peut-etre, que je m'ennuie ferme au bureau...

Ah, et puis pendant que j'y suis :

あけましておめでとうございます - Bonne Annee.



*Wah l'autre eh ! Non seulement il maltraite sa mere, mais il se vante en plus!!