12 janvier 2007

Ni Stupefié ni Tremblant, mais bien depaysé quand même

En attendant les photos de vacances, quelques remarques sur le boulot pour decompresser entre deux pauses café. Mes premiers jours au boulot, bien que passés en majorite a attendre qu'on me donne des choses à faire en vagabondant sur le Net, me donnent quand même un certain nombre de choses à raconter. Pas sur ce que je fais en soi, qui manque assez franchement d'iintérêt et dont je ne sais de toute facon pas encore grand-chose; mais plutôt sur mon nouveau quotidien et les habitudes de travail de mes chers collègues.


D'un point de vue logistique, j'ai mon bureau dans l'open space du departement, avec mon collaborateur direct en face et le boss juste à ma gauche - ce qui rendrait les choses un peu difficiles pour se la couler douce, si seulement il etait là plus d'une heure dans la journée... De toute facon, il est très sympa, donc pas vraiment de problème de ce côté là. J'ai mon ordinateur, d'où j'écris en ce moment, mon petit set de papeterie, et surtout mon bel uniforme bleu ciel trop petit, avec chaussures de securité, casque, guêtres, lunettes et gants assortis ! La tenue est en soi assez ridicule, mais quand on y ajoute les soucis de taille - je suis pas exactement dans les standards japonais-, particulièrement en ce qui concerne le casque, ca donne un truc assez tragicomique.

Le boulot commence à 8h30 ; à 8h25, une petite musique (pseudo-classique) se fait entendre dans tous les batiments. Tous les employés ou presque se levent (même si les horaires n'ont pas encore commencé, tout le monde est là) pour... Faire leur gym, en rythme, suivant les instructions dont s'accompagne la musique ! Quand la journée commence par une reunion, le même cirque a lieu dans la salle de réunion. Pour ce qui est de la fin de celles-ci, elles se font le plus souvent en levant le poing à plusieurs reprises et criant en choeur : "Ganbarou !", qui signifie plus ou moins : "faisons de notre mieux". Oui, ca fait peur.

Derniere surprise en date : le vendredi après la pause repas, tout le monde attrape un balai et fait le menage dans le bureau... Grand chef y compris.


Mais ce qui fait le plus peur (ou rire, c'est selon) dans l'histoire, c'est sans doute leur obsession constante pour la sécurité. Au point que, au sein de l'entreprise, "konnichiwa" (bonjour) a carrément été remplacé par "goanzenni" - grosso modo "en securité".
...

C'est loin de s'arrêter là : par exemple, le premier jour, mon boulot s'est resumé à lire le fascicule contenant les instructions de sécurité. Ce qui m'a effectivement pris presque la journée toute entière, le machin faisant 80 pages A4 !! Tout ca pour rester toute la journée devant un ordinateur... Ce papier comportait quelques morceaux absolument succulents, il faut absolument que j'en cite quelques passages ici un de ces quatre, ca vaut son pesant de cacahuètes (mais là, j'ai la flemme).

Plante devant mon ordinateur toute la journée, donc, mais en portant de chaussures de sécurité coquées. Ben oui, on sait jamais; je pourrais me faire tomber le clavier sur les orteils... Quand il est question d'aller dans un labo, la ca devient sérieusement invivable ; ne serais-ce que pour aller en métallographie, où les machines les plus dangereuses sont un microscope électronique et un spectroscope de masse (pour ceux qui pensent que je parle en japonais : des trucs absolument sans aucun danger), il faut porter casque, lunettes de sécurité et guêtres !!

Quand on ajoute à ca les reunions sécurité hebdomadaires dans tous les départements, les panneaux, signes, marquages, communiqués omnipresents et la quantité hallucinante d'inspecteurs de sécurité (plus communement appelés chez nous inspecteurs des travaux finis), on se rapproche fortement de la pathologie.


Tout ca fait que jusque là, je me suis plutôt bien marré en réunion, même en ne comprenant pas un mot de ce qui se disait - de toute facon, ca ne me concerne absolument pas... Et puis j'ai quand même fait des trucs assez sympas, comme ce matin la visite des usines de production d'acier, notamment les hauts fourneaux, le centre de traitement et la chaîne de roulage a chaud, tous extrêmement impressionnants. Désolé, je n'ai pas eu le droit de prendre des photos.

Je passe beaucoup de temps à la bibliotheque aussi, principalement pour roupiller tranquille sans le chef a proximité, mais aussi pour lire (incroyable, non ?) ; ils ont une quantité surprenante de publications en anglais - certes, la plupart d'entre elles parlent de métallurgie, mais il fallait s'y attendre.

La cantine est correcte; c'est "bentô" basique tous les midis. Mangeable, mais vraiment pas folichon. Enfin, on crache pas dans la soupe quand elle est gratuite! Bonne surprise par contre, il y a des machines à café high tech qui font effectivement un café très correct, ce qui est rare par ici.


Jusque là ca se passe plutot bien, donc , mis a part le fait que l'on ne me donne pas grand chose a faire - ce qui ne me derange pas plus que ca. Ca va probablement se corser bien assez tôt.

1 commentaire:

Margouillah a dit…

C'est trop bon, je vais tout de suite instaurer le "Ganbarou !" dans nos réunions. Bon ils vont probablement être surpris la première fois que je vais me lever pour le faire, mais ils s'y feront.